Latifa Ibn Ziaten : "Je suis française, musulmane, marocaine et je vis avec les trois"

information fournie par Le Point 22/12/2015 à 18:11

Quand elle se remémore le 8 décembre dernier, elle ne peut s'empêcher de fondre en larmes. À croire qu'une malédiction plane au-dessus d'elle. Car c'est également un 8, ce malheureux 8 mars 2012, que Latifa Ibn Ziaten a perdu son fils, Imad Ibn Ziaten, sous-officier du 1er régiment du train parachutiste de Francazal.

Trois ans et neuf mois plus tard, elle est invitée par le groupe socialiste à l'Assemblée nationale à une rencontre autour de la laïcité. Parfait ! Quoi de mieux que le témoignage de cette mère, meurtrie dans sa chair et malgré tout fermement arc-boutée à cette utopie de tolérance, pour tirer le débat vers le haut ? Qui de mieux que cette femme pour rappeler certains principes fondamentaux du « bien-vivre ensemble » ? Qui de mieux qu'une Française musulmane, victime de Mohamed Merah, pour défendre une laïcité devenue boussole des politiques de tous bords ? Certains membres du public ne l'entendent pas de cette oreille et le fond savoir avec leurs cordes vocales. Réactions épidermiques plus proches du Parc des princes que du Palais-Bourbon...

« Vous n'êtes pas française, Madame » (membre du PS)

L'objet de cette bronca n'est autre que le foulard arboré par Latifa Ibn Ziaten. Sollicitée par le Bondy Blog, elle s'explique longuement sur cet événement, sur ses actions et ses valeurs. « Ces personnes m'ont plus que huée, elles m'ont agressée. Deux personnes sont sorties de la salle,...