La Corée du Sud interdit au président Yoon de quitter le pays information fournie par Reuters 09/12/2024 à 10:57
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a été placé sous le coup d'une interdiction de quitter le territoire, émise à la suite de sa tentative d'imposer la loi martiale dans le pays, a annoncé lundi un responsable du ministère de la Justice.
Les médias coréens ont rapporté dimanche que Yoon Suk Yeol, qui avait survécu la veille à une motion de destitution au Parlement, est sous le coup d'une enquête pénale, tandis que son ancien ministre de la Défense Kim Yong-hyun a été arrêté, selon les médias locaux.
Le ministère de la Défense a précisé lundi que le président sud-coréen reste légalement le commandant chef des armées.
La proclamation mardi dernier de la loi martiale par Yoon Suk Yeol a plongé la quatrième économie d'Asie et l'un des principaux alliés militaires des Etats-Unis dans la plus grave crise politique que le pays ait connue depuis des décennies, menaçant de ternir l'image de la Corée du Sud, perçue comme un pays démocratique.
Yoon Suk Yeol a présenté samedi ses excuses pour avoir tenté d'imposer la loi martiale, déclarant dans une allocution à la nation qu'il ne chercherait pas à se soustraire à la responsabilité juridique et politique de sa décision, née selon lui du désespoir.
Répondant à une question posée lors d'une audition parlementaire sur les mesures prises à l'encontre de Yoon Suk Yeol, Oh Dong-woon, directeur du Bureau d'enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires, a révélé avoir interdit au président de voyager à l'étranger.
Le comité d'enquête, créé en 2021 pour enquêter sur des hauts responsables, y compris le président, n'a cependant pas le pouvoir de poursuivre Yoon Suk Yeol. Selon la loi en vigueur, il est tenu de transmettre l'affaire au bureau des procureurs.
Le Parti démocrate (PD), principal formation d'opposition, a demandé la suspension immédiate des fonctions présidentielles de Yoon Suk Yeol et le retrait de son pouvoir de contrôle sur l'armée. Le PD a également demandé l'arrestation de Yoon Suk Yeol et des responsables militaires impliqués dans la tentative d'imposition de la loi martiale.
(Reportage Hyunsu Yim, Joyce Lee et Ju-min Park ; rédigé par Jack Kim ; version française Noémie Naudin ; édité par Augustin Turpin)