La BCE "à l'aise" avec la prévision de taux des marchés pour 2025, dit Villeroy de Galhau
information fournie par Reuters 13/12/2024 à 09:38

M. Villeroy de Galhau à Tokyo

La Banque centrale européenne (BCE) procèdera à de nouvelles baisses des taux d'intérêt l'an prochain et est "à l'aise" avec la prévision en la matière des marchés financiers pour 2025, a déclaré vendredi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre de l'institution de Francfort.

"Il y aura d'autres baisses de taux à venir l'année prochaine", a-t-il dit sur BFM Business au lendemain de la décision de la BCE d'abaisser pour la quatrième fois depuis le début de l'année les coûts d'emprunt.

"Il n'y a pas d'engagement à l'avance sur une baisse des taux mais je note que nous sommes collectivement plutôt à l'aise avec la prévision de taux d'intérêt des marchés financiers pour l'année prochaine", a ajouté François Villeroy de Galhau.

Les opérateurs de marché tablent sur un taux de dépôt - qui a été ramené à 3% jeudi - à 1,75% d'ici la fin de l'année 2025.

La BCE a enlevé jeudi dans son communiqué de politique monétaire la mention d'un biais restrictif, ce qui signifie que "nous irions plutôt vers le taux neutre", a précisé vendredi François Villeroy de Galhau, faisant référence à un taux qui ne freine ni ne stimule l'activité économique.

Pour ce taux neutre, "les estimations de la BCE sont dans une fourchette entre 1,7% et 2,5%", a indiqué le responsable monétaire. "Donc vous voyez qu'à 3%, on est encore significativement au-dessus (...). Il y a de la marge".

Interrogé sur la situation politique en France, où Emmanuel Macron tarde à nommer un nouveau Premier ministre après la censure du gouvernement Barnier, François Villeroy de Galhau a de nouveau appelé à redresser les finances publiques alors que le déficit est attendu à plus de 6% pour 2024 et qu'aucun budget n'a été voté pour 2025.

"La censure politique ne doit pas déboucher sur le déni de la réalité budgétaire", a-t-il dit. "Il y a risque d'enfoncement progressif de la France en raison de ses finances publiques".

(Rédigé par Blandine Hénault)