L'ONU espère voir les Etats-Unis retrouver leur place dans le financement du développement information fournie par AFP 03/07/2025 à 18:10
La conférence de Séville sur le financement du développement (FfD4) a pris fin jeudi sur un appel à une plus grande "coopération" entre nations, l'ONU disant espérer que les Etats-Unis retrouvent une place centrale dans l'aide aux pays du Sud.
"Faisons en sorte qu'on se souvienne de la FfD4 comme d'une conférence où le monde a choisi la coopération plutôt que la fragmentation", a déclaré la vice-secrétaire générale de l'ONU Amina Mohammed en clôturant cette rencontre de quatre jours organisée dans le sud de l'Espagne.
Un message relayé par le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, qui a appelé à combattre le "discours de haine" porté par certains pays.
"Le développement n'est pas réservé à quelques privilégiés, bénis par la chance d'être nés dans un environnement favorable. Il s'agit d'un droit", a-t-il ajouté.
Au total, une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement ont participé à cette rencontre, la quatrième du genre depuis 2002. Une participation plus faible qu'espérée, et marquée par l'absence notable des Etats-Unis, qui n'ont envoyé aucune délégation à Séville.
L'administration de Donald Trump, qui a supprimé ces derniers mois une grande partie des aides américaines aux pays en voie de développement, avait en effet décidé de quitter la table des négociations pour protester contre le texte soumis aux délégations, accusé d'empiéter sur leur "souveraineté".
Interrogée en conférence de presse, Amina Mohammed a confié qu'elle aurait espéré "voir plus de dirigeants" présents.
"Mais cela ne signifie pas que nous ne les aurons pas à nos côtés" pour mettre en place les mesures adoptées à Séville, a-t-elle ajouté, en se disant confiante concernant les Etats-Unis.
"L'absence des États-Unis" est toujours un fait "important", a-t-elle insisté. "Ils sont un acteur majeur, et ont apporté des financements et un soutien au fil des ans pour le développement durable (...) Nous attendons avec impatience le moment où ils reviendront".
Avec 63 milliards de dollars d'aide publique en 2024, les Etats-Unis étaient le principal pays donateur pour de nombreuses agences et ONG. Selon une étude de The Lancet, l'effondrement des financements américains pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires dans le monde d'ici 2030.
La conférence de Séville "a montré que des défis considérables" subsistaient pour permettre aux pays du Sud d'atteindre leurs "objectifs de développement durable", a estimé dans un communiqué l'ONG Oxfam, en appelant à plus de "multilatéralisme" face à l'"incertitude géopolitique" actuelle.