L'Occident menace l'existence de la Russie, accuse Poutine information fournie par Reuters 21/02/2023 à 12:27
MOSCOU (Reuters) -Vladimir Poutine a accusé mardi l'Otan et l'Occident d'attiser le conflit en Ukraine en pensant à tort pouvoir vaincre la Russie dont ils cherchent selon lui à détruire l'existence.
S'exprimant devant les deux chambres du Parlement et devant de nombreux cadres de l'armée et de la société civile, le président russe a promis de relever "avec soin et consistance" tous les défis qui se présentent au pays.
Dans un discours à la tonalité similaire à celle de ses précédentes interventions depuis le début de l'invasion de l'Ukraine il y a bientôt un an, Vladimir Poutine a martelé qu'il n'avait pas d'autre choix pour mettre fin à un conflit initié selon lui par les pays occidentaux dans le but d'infliger à la Russie une "défaite stratégique" et donc la "détruire".
Moscou a déployé d'intenses efforts pour résoudre pacifiquement la crise qui prévalait dans l'est de l'Ukraine "depuis le coup d'Etat de 2014", a-t-il assuré.
"Nous avons fait tout ce qui était possible pour résoudre ce problème pacifiquement, négocié de manière pacifique une solution pour sortir de ce conflit difficile, mais dans notre dos, un scénario bien différent était en train de se préparer", a dit le président russe.
"Le peuple ukrainien lui-même est l'otage du régime de Kyiv et de ses maîtres occidentaux qui occupent de fait le régime, du point de vue politique, militaire et économique", a-t-il dit.
"Ils veulent transformer un conflit localisé en confrontation mondiale. C'est ainsi que nous le comprenons et que nous allons y répondre, parce que nous parlons dans ce cas de l'existence même de notre pays", a poursuivi Vladimir Poutine, assurant qu'il est impossible de vaincre la Russie.
Recourant comme souvent à une menace nucléaire voilée, il a annoncé que Moscou suspendait sa participation au traité sur les armes stratégiques nucléaires, sans pour autant en sortir, et s'autorisait désormais à mener des essais si les Etats-Unis devaient faire de même.
Le maître du Kremlin a eu droit à une standing ovation quand il a évoqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes au terme de référendums sans légitimité internationale. Il a ensuite demandé à l'audience d'observer une minute de silence à la mémoire des victimes du conflit.
(Reportage de Guy Faulconbridge ; version française Nicolas Delame et Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)