L'inflation des ministères et des conseillers
Bien, mais peut sans doute mieux faire. Le député PS René Dosière, observateur sourcilleux des dépenses de l'État, décerne un satisfecit au gouvernement. L'élu de l'Aisne a épluché le document budgétaire qui recense les effectifs dans les cabinets ministériels pour conclure que, si les rémunérations moyennes sont en baisse, le nombre de conseillers a augmenté entre 2014 et 2016. L'explication est assez simple. Certes, le gouvernement a serré la vis des rémunérations ; mais, dans le même temps, François Hollande a « créé » de toutes pièces de nouveaux ministères, pour des considérations avant tout politiques. C'est le cas, en 2016, du secrétariat d'État à la Biodiversité, confiée à l'écologiste Barbara Pompili, ou du secrétariat d'État à l'Aide aux victimes, attribuée à la « royaliste » Juliette Méadel.
Dosière a sorti son boulier : le nombre de conseillers ministériels est passé de 450 en 2014 à 551 en 2016, soit une flambée de 22 %, et les effectifs dits de « support » (secrétaires, chauffeurs...) ont crû de 2 222 à 2 341 (+ 5,4 %). Notons que Manuel Valls est bien servi. Matignon explique une large part de la hausse du nombre de conseillers. Le Premier ministre, qui a succédé à Jean-Marc Ayrault en 2014, a recruté 9 conseillers en plus ces deux années ; ils sont désormais 56 à épauler Manuel Valls. Au total, en additionnant conseillers, cuisiniers, chauffeurs, secrétaires,...