L'américain KKR, repreneur potentiel "privilégié" du britannique Thames Water
information fournie par Boursorama avec AFP 31/03/2025 à 14:58

Le fonds d'investissement américain KKR est le "partenaire privilégié" dans les discussions de rachat visant le plus grand distributeur d'eau du Royaume-Uni, Thames Water, en grande difficulté, a annoncé l'entreprise britannique lundi dans un communiqué.

( AFP / BEN STANSALL )

Thames Water, qui croule sous une montagne de dettes et sur qui plane le spectre d'un plan de sauvetage public s'il ne parvient pas à trouver les financements privés dont il a besoin, cherche activement un repreneur. Il avait précédemment dit avoir reçu six propositions.

"Après valuation détaillée", Thames Water a dit lundi avoir "franchi une nouvelle étape dans son plan visant à réaliser une recapitalisation durable" et sélectionné KKR comme "partenaire privilégié", précise le communiqué.

La compagnie des eaux de la région de Londres, avec 16 millions de clients, soit un quart de la population britannique, dit viser une recapitalisation "au second semestre 2025", mais il n'existe à ce stade "aucune certitude qu'une proposition de financement" ferme soit présentée, a précisé l'entreprise.

Des propositions alternatives continuent d'être explorées en parallèle par "certains créanciers", a-t-elle ajouté.

Selon la presse britannique, KKR a soumis une offre à 4 milliards de livres (4,8 milliards d'euros) pour prendre une participation majoritaire, préférée à des propositions concurrentes du distributeur d'eau britannique Castle Water, de la société hongkongaise CK Infrastructure ou du groupe d'investissement londonien Covalis Capital.

Thames Water, qui affiche des dettes de près de 16 milliards de livres (19 milliards d'euros), a reçu mi-mars le feu vert de la justice britannique à un nouvel emprunt de 3 milliards de livres pour se financer dans les mois qui viennent, le temps de se restructurer.

Souffrant d'un sous-investissement dans un système d'égouts qui date, pour grande partie, de l'époque victorienne, les compagnies des eaux britanniques, privatisées depuis 1989, sont sous le feu des critiques depuis plusieurs années à cause du déversement de quantités importantes d'eaux usées dans les cours d'eau et en mer.

Pour moderniser ses vieilles infrastructures, Thames Water, espérait pouvoir augmenter ses prix de 59% d'ici 2030, mais le régulateur n'a autorisé fin-2024 qu'une hausse de 35%.

L'entreprise avait initialement dit vouloir faire appel, pour obtenir une hausse plus importante, avant d'indiquer, mi-mars, que ce ne serait pas forcément nécessaire au vu de ses discussions avec les repreneurs potentiels.

Thames Water a par ailleurs annoncé vendredi le départ de son directeur financier, Alastair Cochran.