L'affaire Carlos Ghosn cache-t-elle un règlement de comptes chez Nissan?

information fournie par Le Point 21/11/2018 à 08:55

Là où Nissan évoque une dénonciation de Carlos Ghosn par un « lanceur d'alerte », des journalistes préfèrent dire « coup d'État ». Quoi qu'il en soit, ce qui arrive à l'ex-chef d'orchestre du constructeur automobile est rarissime dans l'industrie japonaise. Les observateurs du pays du Soleil-Levant ne se rappellent pas avoir vu une enquête de ce niveau être menée en secret et déboucher sur une arrestation aussi soudaine et retentissante sans fuites dans la presse auparavant. Rien n'avait laissé supposer un tel événement. Carlos Ghosn lui-même a dû tomber des nues quand les inspecteurs sont entrés dans son jet privé à son arrivée lundi après-midi à Tokyo.

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Il y a un homme qui semble prêt à vider son sac : c'est l'actuel patron exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa. Là aussi, son attitude est peu commune. La règle au Japon quand un scandale touche une entreprise ou un responsable est que l'intéressé ou ses principaux collaborateurs fassent une « conférence de presse d'excuses » au cours de laquelle tous les médias peuvent faire la photo voulue des membres de la direction courbés à 90 degrés en train de « demander à tous d'excuser la gêne causée ». Cette fois, Hiroto Saikawa, qui s'est présenté seul devant plusieurs centaines de journalistes lundi soir, ne s'est pas plié...