Jean-Marie Le Pen refuse de se rendre à une convocation de la justice
PARIS (Reuters) - Jean-Marie Le Pen a informé la justice de son refus de se rendre à une convocation en vue d'une mise en examen dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs du Front national au Parlement européen, selon un courrier que Reuters a consulté mercredi.
L'ex-président du parti d'extrême droite, rebaptisé Rassemblement national (RN), est convoqué jeudi, précise-t-on dans son entourage.
"Je ne défèrerai pas à votre convocation", écrit l'eurodéputé dans sa lettre adressée à la juge Claire Thépault et datée du 8 avril.
Le cofondateur du FN justifie en premier lieu son refus par le recours qu'il a formé devant la justice européenne contre la levée de son immunité parlementaire, votée le 12 mars par le Parlement de Strasbourg.
Deuxième raison invoquée : les juges ont selon lui demandé la levée de son immunité pour des chefs - abus de confiance, escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux, notamment - différents de ceux apparaissant dans sa convocation.
Dans ce dossier, la justice soupçonne le RN d'avoir mis sur pied un système frauduleux consistant à faire embaucher indument certains de ses salariés en qualité d'assistants parlementaires, rémunérés avec des deniers européens.
Le Parlement évalue le préjudice à sept millions d'euros.
Plusieurs hauts responsables du parti sont mis en examen, dont la présidente et fille de Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen, notamment pour détournement de fonds publics.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)