Israël intensifie la pression sur Gaza malgré la reprise des négociations de cessez-le-feu
information fournie par Reuters 09/07/2024 à 15:49

(Actualisé avec reprise des négociations et nouveau bilan)

par Nidal al-Mughrabi

Les pourparlers de cessez-le-feu dans la bande de Gaza vont reprendre mercredi à Doha et se poursuivront le lendemain au Caire, a rapporté mardi la télévision égyptienne d'Etat Al Qahera News, alors qu'Israël a intensifié ses frappes, au deuxième jour d'une nouvelle offensive militaire dans l'enclave palestinienne.

Cette annonce intervient après la rencontre entre le président égyptien Abdel Fattah al Sissi et le directeur de la CIA, William Burns.

Une délégation égyptienne va se rendre dans la capitale du Qatar mercredi "pour une mission visant à rapprocher les points de vue entre le Hamas et Israël dans le but de trouver un accord de trêve le plus tôt possible", a rapporté Al Qahera News, citant un haut responsable.

"Il y a un accord sur plusieurs points", a rapporté cette source, ajoutant que les pourparlers se poursuivront au Caire jeudi.

Les médiateurs qataris et égyptiens, appuyés par les États-Unis, ont accéléré leurs efforts cette semaine pour sceller un accord de cessez-le-feu visant à mettre fin à la guerre dans l'enclave palestinienne et à libérer les otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens incarcérés en Israël.

Des dirigeants américains sont arrivés dans la région pour conclure un accord de cessez-le-feu après que le Hamas a fait quelques concessions la semaine dernière, mais le groupe islamiste a déclaré que le nouvel assaut israélien mené lundi dans la bande de Gaza pouvait menacer les efforts de paix.

"Le président Al Sissi a affirmé la position égyptienne qui rejette la poursuite des opérations militaires dans la bande de Gaza", a déclaré la présidence américaine dans un communiqué publié après la réunion avec Williams Burns.

Mardi, les chars israéliens ont encore accentué la pression sur certains quartiers de la ville de Gaza, tels que Chejaïa, Sabra et Tel al Haoua, où les habitants ont signalé la veille des combats parmi les plus violents depuis le début de la guerre.

Les frappes israéliennes ont tué près de 30 Palestiniens, selon des responsables sanitaires de la bande de Gaza.

Après les ordres d'évacuation israéliens, des milliers de personnes ont été forcées de quitter la ville de Gaza, au nord du territoire, pour se diriger vers l'ouest, en direction de la côte méditerranéenne et du sud.

L'assaut "pourrait ramener le processus de négociation à la case départ", a déclaré lundi le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh.

Les branches armées du Hamas et du Djihad islamique ont déclaré avoir combattu les forces israéliennes à Tel al Haoua à l'aide de roquettes antichars et de tirs de mortier, leur infligeant des pertes. L'armée israélienne n'a pas réagi à ces affirmations dans l'immédiat.

Dans un communiqué, Tsahal a déclaré que ses troupes poursuivaient leurs opérations dans la ville de Gaza, à la suite de renseignements indiquant la présence du Hamas et du Djihad islamique dans la zone. Les forces israéliennes sur place disent avoir mis hors d'état de nuire des dizaines de combattants et localisé de nombreuses armes.

Selon les autorités sanitaires palestiniennes, des frappes israéliennes sur des résidences dans les villes de Gaza, Nousseirat et Deir al Balah, ont fait 15 morts. À Tel al Sultan, dans l'ouest de Rafah, les médecins ont fait état de trois morts.

Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 38.000 Palestiniens ont été tués dans le cadre de cette offensive, déclenchée après l'attaque le 7 octobre du Hamas contre Israël, qui a tué 1.200 personnes et fait environ 250 otages, d'après les chiffres israéliens.

(Rédigé par Nidal al-Mughrabi ; version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)