Irak-Syrie : État islamique, de l'exil des chrétiens au totalitarisme

information fournie par Le Point 25/07/2014 à 19:33

"Dès le lundi 14 juillet, les chrétiens avaient compris que quelque chose clochait : on leur refusait le rationnement", rappelle Benoît Faraj Camurat, président de l'association Fraternité en Irak, une ONG en contact quotidien avec Mossoul, la grande ville du nord du pays. "Mardi, leurs maisons étaient marquées de la lettre noun , le N arabe, pour Nazaréen . Mercredi, les djihadistes sillonnaient les rues, pour leur imposer un ultimatum. Avant samedi 19 à midi, il n'y aurait que trois alternatives : soit se convertir, soit payer un impôt, la jizya, soit le " glaive ". La quasi-totalité des chrétiens ont choisi l'exil, mais ils se sont fait systématiquement racketter au checkpoint de sortie, au nord de la ville." Racket à Raqqa L'application implacable de ce programme de purification religieuse a suscité l'émoi, poussant le Conseil de sécurité à parler de "crimes contre l'humanité" mardi 22 juillet. Pourtant, personne n'avait levé le sourcil lors du premier exode en juin. Ni quand, en avril, le même programme avait été appliqué par un nouvel émir installé à Raqqa, un million d'habitants, la principale ville de Syrie contrôlée par l'EIIL. Sans doute parce qu'ils n'avaient nulle part où aller, contrairement aux Irakiens qui affluent vers le Kurdistan, les chrétiens syriens n'avaient pas fui. Ils avaient donc accepté le statut de dhimmis (non-musulmans), une vieille institution mise en place dès le VIIe siècle lors de la...

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