Inflation et pénuries : "Beaucoup de patrons me disent être inquiets", affirme le président du Medef
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/05/2022 à 10:46

Selon Geoffroy Roux de Bézieux les problèmes de pénuries "ne sont pas prêts de se résoudre", notamment à cause de ce qui se passe en Chine. "La stratégie zéro Covid va faire qu'on va avoir des problèmes d'approvisionnement" affirme-t-il.

Geoffroy Roux de Bézieux, le 24 avril 2022, à l'Elysée. ( AFP / Ludovic MARIN )

Invité sur France inter , vendredi 20 mai, le président du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux, a partagé ses inquiétudes face aux problèmes de pénuries "qui ne sont pas prêts de résoudre", notamment au vu de la stratégie Zero Covid en Chine, pays dont "on est trop dépendant", a-t-il estimé. "J'étais un des rares à être optimiste au moment du Covid. Je suis beaucoup plus prudent maintenant : beaucoup de patrons me disent être inquiets, en raison des problèmes de pénurie, d'inflation et de main d'œuvre."

Concernant l'inflation, il a précisé observer une dimension "conjoncturel et structurel" . "Le structurel, c'est l'énergie. On ne changera pas de modèle énergétique sans que ça coûte plus cher : le gazole à deux euros, je ne pense pas qu'il redescendra avant un moment", a-t-il affirmé. Il y a des choses spéculatives comme le prix du beurre qui augmente de 42% : "il n'y a aucune raison", a affirmé le leader du Medef.

Des mesures pour le pouvoir d'achat pas assez ciblées

Indice des prix à la consommation (glissement annuel en %) de mai 2017 à avril 2022 ( AFP / )

Pour les particuliers, le président du Medef a affirmé vendredi que le paquet de mesures en préparation par l'exécutif pour soutenir le pouvoir d'achat face à l'inflation après les élections législatives "n'est pas assez ciblé". Il a redouté "le coût pour aller travailler", à cause de la hausse du prix des carburants. " Les transports en commun ne sont pas accessibles partout et il ne faut que le travail ne paye pas " a-t-il affirmé.

Geoffroy Roux de Bézieux a rapporté la proposition du Medef sur le sujet :" laisser la possibilité aux chefs d'entreprise de distribuer des chèques essence défiscalisés ."

La réforme des retraites "pas l'urgence des urgences"

Le représentant des patrons a déclaré que la réforme des retraites, annoncée par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, "n'est pas l'urgence des urgences". "Mais il faut le faire. On est l'un des pays en Europe qui travaille le moins dans la durée de la vie , or, c'est la quantité de travail qui crée la richesse", a-t-il martelé. En répondant à la question d'un auditeur sur les emplois non pourvus, il a expliqué que "si on avait un taux de chômage à 3 %, on aurait certainement besoin d'allonger la retraite beaucoup moins".

Pour lui, " la transition écologique et climatique est le sujet numéro un ", pour le nouveau gouvernement. "On baisse nos émissions en France contrairement à ce que l'on croit, mais il ne faut pas le faire qu'en France, il faut le faire dans le monde", explique le chef du syndicat patronal. "On est prêts à discuter, à se concerter", a-t-il ajouté.