Inflation et croissance à la peine : "la France résiste mieux", insiste Bruno Le Maire
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/12/2022 à 10:30

Pendant que les prix continuent de grimper, le ministre de l'Economie a fait le parallèle avec d'autres économies européennes qui "n'échapperont pas à la récession".

Bruno Le Maire, le 13 décembre 2022, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

"Je ne vais pas vous cacher que les mois qui viennent resteront des mois difficiles". Dans la lignée de ses dernières prises de parole, Bruno Le Maire a répété les perspectives dressées par l'exécutif face à la hausse des prix qui devrait se poursuivre jusqu'à mi-2023. Le ministre a rappelé les premiers indicateurs positifs constatés sur le marché des matières premières (blé, aluminium, acier) et des "baisses significatives qui devraient se répercuter sur les prix à la consommation dans les mois qui viennent". "Ca prend un peu de temps", admet-il.

"Les mois à venir seront difficiles au point que certaines économies européennes n'échapperont pas à la récession. Ils seront difficiles parce que la guerre en Ukraine se poursuit, parce que la crise énergétique se poursuit, parce qu'il y a un ralentissement chinois. De ce point de vue, la France fait figure d'exception. Elle résiste mieux" , a insisté le ministre, à l'antenne de CNews , mercredi 14 décembre.

"Je ne dis pas qu'il n'y a pas de difficultés, mais je veux dire que la France résiste mieux que les autres économiques européennes même si nous sommes tous confrontés à des difficultés économiques importantes. Il faut ouvrir un horizon : je suis convaincu que dans le courant de 2023, nous verrons baisser l'inflation, nous retrouverons le chemin d'une croissance soutenue à partir de début 2024, et que les fondamentaux de l'économie française nous permettront d'avoir une croissance solide", a t-il ajouté.

Une hausse "entachée d'incertitudes", selon la Banque de France

Jeudi 8 décembre, la Banque de France avait présenté une note de conjoncture indiquant que l'économie française fait de la résistance. K'activité mesurée par l'évolution du PIB devrait ainsi croître très légèrement, de 0,1%, au quatrième trimestre dans un contexte de grande incertitude liée notamment à la crise énergétique. Cette "bonne nouvelle", selon l'institution, s'appuie sur la résilience des entreprises alors que la France subit de plein fouet la flambée des prix de l'énergie depuis l'invasion de l'Ukraine et une inflation soutenue qui entame le pouvoir d'achat.

Évolution de l'inflation en zone euro depuis le début des estimations de l'indicateur par Eurostat en 1997 ( AFP / )

En novembre, "il y a une hausse de l'activité" dans l'industrie, les services marchands et le bâtiment, plus forte qu'anticipé le mois précédent, a déclaré Olivier Garnier, directeur général des Statistiques, études et international au sein de la Banque de France, en présentant l'enquête mensuelle de conjoncture de l'institution. L'activité économique devrait continuer à progresser sensiblement dans les services en décembre, tandis qu'elle se stabiliserait dans l'industrie et se replierait légèrement dans le bâtiment, selon cette enquête menée auprès d'environ 8.500 entreprises entre fin novembre et début décembre.

"Globalement, il n'y a pas du tout de chute de l'activité en fin d'année", a souligné Olivier Garnier: le PIB devrait croître de 0,1% au quatrième trimestre, confirmant la prévision précédente d'une "très légère hausse". "Bien sûr, c'est encore entaché d'incertitude", a-t-il ajouté, mais "on a une activité qui résiste bien, et même plutôt un tout petit mieux que prévu". Pour l'ensemble de l'année 2022, la Banque de France a confirmé sa prévision d'une croissance de 2,6%, identique à celle de l'Insee qui s'attend pour sa part à une stagnation du PIB au dernier trimestre.