Guerre en Ukraine : le gouverneur de la Banque de France salue la politique monétaire "très accomodante" de la BCE

information fournie par Boursorama avec Media Services 11/03/2022 à 11:29

Les experts de la BCE prévoient une progression du PIB de 3,7% cette année contre 4,2% attendus lors des dernières projections.

Francois Villeroy de Galhau, en 2019, à Fukuoka ( POOL / KIYOSHI OTA )

Au lendemain des annonces de la Banque centrale européenne, qui a révisé à la baisse sa prévision de croissance en zone euro, le gouverneur de la Banque de France a salué la réaction "mesurée" de la BCE. "La politique monétaire de la BCE, comparée à celles de toutes les autres banques centrales, reste très accomodante", a jugé François Villeroy de Galhau, vendredi 11 mars, sur le plateau de BFM Business.

La BCE va t-elle toucher aux taux?

"La seule décision que nous avons prise est de lever le pied de l'accélérateur à inflation, pour éviter d'avoir à appuyer brutalement sur le frein. Les autres banques centrales prennent des mesures nettement plus dures par rapport à l'accélération de l'inflation (comme le relèvement des taux d'intérêt, ndlr)", a t-il noté.

La question d'un éventuel relèvement des taux d'intérêt "se posera quelques temps après", selon lui. "C'est complètement ouvert, il n'y a aucun automatisme, ça peut être long, et nous prendrons tout le temps qu'il faut". Si ce relèvement des taux intervient, "il sera très progressif" , a t-il indiqué.

L'évolution de l'inflation aux Etats-Unis depuis 1948, en pourcentage et en évolution annuelle ( AFP / )

La guerre en Ukraine est "un choc économique négatif", a par ailleurs reconnu le gouverneur de la Banque de France. "Beaucoup plus négatif pour la Russie mais pour l’Europe, cela signifie plus d’inflation, à travers la montée des prix de l’énergie, moins de croissance et surtout beaucoup plus d’incertitudes", a-t-il précisé. Dans tous les scénarios, la croissance reste positive en Europe chacune des années, il n’y a pas de récession", a t-il encore assuré.

Les experts de la BCE prévoient une progression du PIB de 3,7% cette année contre 4,2% attendus lors des dernières projections, alors que la hausse des prix devrait atteindre 5,1% contre 3,2% prévus jusqu'ici. "L'économie de la zone euro devrait encore connaître une croissance robuste en 2022, mais le rythme sera plus lent que ce qui était prévu avant le début de la guerre", a ajouté Christine Lagarde.

L'inflation est quant à elle toujours tirée par les prix de l'énergie, qui ont bondit de 31,7% en février, a précisé l'institution. L'énergie "continue d'être la principale raison de ce taux d'inflation élevé et pousse les prix à la hausse dans de nombreux autres secteurs", a déclaré Christine Lagarde.

Ces prix, qui étaient stimulés par la forte demande ayant suivi la pandémie et le manque d'offre pour y répondre, sont désormais tirés vers le haut par la guerre en Ukraine, la Russie étant l'un des principal fournisseur d'énergie de l'Union Européenne.