Gaza: la Défense civile annonce 28 morts dans des frappes israéliennes près d'un hôpital information fournie par AFP 13/05/2025 à 22:15
Des frappes israéliennes près d'un hôpital du sud de Gaza ont fait 28 morts mardi, a annoncé la Défense civile locale, après que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé une prochaine intensification de la guerre dans le territoire palestinien.
Au lendemain d'une courte pause pour la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander, l'armée israélienne a repris ses bombardements, touchant successivement deux hôpitaux de Khan Younès, abritant chacun, selon elle, "un centre de commandement et de contrôle" du mouvement islamiste palestinien.
A l'hôpital Nasser, plusieurs patients dont un journaliste ont été tués, a affirmé le Hamas.
Selon la Défense civile de Gaza, l'aviation israélienne a ensuite bombardé "les abords et la cour de l'hôpital européen", situé dans la même ville, tuant au moins 28 personnes dans la zone.
Le photographe Amro Tabash a décrit à l'AFP une "scène absolument catastrophique", "malgré la présence de l'Organisation mondiale de la santé sur le site" pour préparer l'évacuation de Gaza, prévue mercredi, d'enfants blessés.
En soirée, l'armée israélienne a appelé à évacuer plusieurs zones du nord de la bande de Gaza, annonçant des frappes imminentes après des tirs de roquettes depuis cette partie du territoire palestinien, dont deux ont été interceptées. La branche armée du Jihad islamique, allié du Hamas, a revendiqué ces tirs.
- La guerre "jusqu'au bout" -
"Dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force" à Gaza "pour achever l'opération et vaincre le Hamas", a déclaré M. Netanyahu, cité par son bureau au premier jour mardi d'une tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump.
Il a aussi affirmé que ses services s'employaient à trouver des pays prêts à accepter des Gazaouis, dont nombre sont prêts selon lui à quitter le territoire, dévasté par plus de 18 mois de conflit déclenché par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Israël avait auparavant annoncé l'envoi d'une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages. Le Hamas a lui appelé l'administration Trump à "poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre".
Le 18 mars, après une trêve de deux mois, l'armée israélienne avait repris son offensive dans le territoire palestinien, où elle bloque aussi depuis le 2 mars toute entrée d'aide humanitaire.
Et le 5 mai, Israël a annoncé une nouvelle campagne militaire prévoyant la "conquête" de Gaza et nécessitant le déplacement interne de "la plupart" de ses 2,4 millions d'habitants.
Les autorités du Hamas ont accusé Israël d'avoir "assassiné" dans l'hôpital Nasser Hassan Aslih, présenté comme le directeur de l'agence de presse palestinienne Alam24, déja visé le 7 avril par l'armée israélienne, qui l'avait accusé d'avoir "participé au massacre du 7 octobre".
- "Ramener tout le monde" -
L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a pour sa part rencontré mardi des proches des Israéliens enlevés le 7-Octobre sur la "place des Otages" à Tel-Aviv. "Nous espérons ramener tout le monde à la maison", a-t-il déclaré.
Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.
Enlevé alors qu'il servait sur une base du sud d'Israël, Edan Alexander, 21 ans, qui était le seul otage vivant ayant la nationalité américaine, s'est entretenu mardi avec M. Netanyahu.
"Je vais bien. Faible, mais petit à petit, je redeviendrai comme avant", lui a-t-il dit.
Selon sa mère, Yaël Alexander, il a commencé à témoigner de "l'angoisse indescriptible et la peur quotidienne de ne pas survivre chaque nuit" ayant marqué sa captivité.
- "Une honte" -
Devant les membres du Conseil de sécurité à New-York, le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, a lui fustigé les conditions "inhumaines" imposées par Israël à Gaza.
"Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher un génocide?" a-t-il demandé, détaillant "le mal fait de façon extensive aux civils (...): mort, blessure, destruction, faim, maladie, torture, autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, déplacements répétés à large échelle".
Le président français, Emmanuel Macron, a lui dénoncé comme "une honte" la menée de la guerre par Benjamin Netanyahu, affirmant que la question d'une révision des "accords de coopération" entre l'Union européenne et Israël était "ouverte", dans une interview sur la chaine française TF1.
Le territoire a atteint des niveaux de malnutrition "comparables à ceux observés dans les pays confrontés à des crises humanitaires prolongées", a aussi alerté l'ONG Médecins du Monde, accusant Israël d'utiliser "la faim comme arme de guerre".
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.908 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.