Funérailles nationales en Iran pour les hauts gradés tués par Israël
information fournie par AFP 28/06/2025 à 11:29

Funérailles nationales en Iran pour les hauts gradés et scientifique du nucléaire tués par Israël, le 28 juin 2025 à Téhéran ( AFP / ATTA KENARE )

Les funérailles nationales d'une soixantaine de hauts gradés et de scientifiques du nucléaire tués par Israël pendant la guerre ont débuté samedi en Iran au cinquième jour d'un cessez-le-feu davantage fragilisé par de nouvelles menaces de Donald Trump.

Aux premières heures du jour, une foule immense s'est rassemblée dans le centre de Téhéran autour des cortèges funéraires des "martyrs de la guerre imposée par le régime sioniste".

Le cortège parti de la place Enghelab (Révolution) s'est rendu place Azadi (Liberté), distante de 11 kilomètres, sur fond de musique pop iranienne accompagnant l'éloge funèbre.

Les cercueils sont recouverts de drapeaux iraniens et portent des portraits des commandants tués en uniforme.

Le président iranien Massoud Pezeshkian participe aux cérémonies qui ont débuté à 08H00 (04H30 GMT). La télévision d'Etat a également montré le général Esmaïl Qaani, responsable de la Force Qods, la branche des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

Ali Shamkhani, blessé durant la guerre et un des conseillers du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a lui été aperçu avec une canne.

Dans la rue, des milliers d'Iraniens brandissent des drapeaux de la République islamique, le poing levé, et célèbrent des héros mythiques de la Perse antique.

"Boom boom Tel-Aviv", indique une banderole, en référence aux missiles iraniens tirés sur Israël durant le conflit en représailles à des attaques contre l'Iran. Des répliques de missiles sont exposés samedi dans le cortège. Des drapeaux israéliens et américains ont été piétinés par des participants.

- "Historique" -

Funérailles nationales en Iran pour les hauts gradés et scientifique du nucléaire tués par Israël, le 28 juin 2025 à Téhéran ( AFP / ATTA KENARE )

Israël a déclenché le 13 juin une guerre dans le but affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, une ambition que le pays dément.

"Les Iraniens ont donné de leur sang, pas leur terre; ils ont donné leurs proches, pas leur honneur; ils ont résisté à une pluie de bombes de mille tonnes, mais ils ne se sont pas rendus", a écrit le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi sur son compte Instagram, ajoutant que l'Iran ne connaît pas le mot "reddition".

Samedi "sera un jour historique pour l'Iran islamique et l'histoire de la révolution", a assuré vendredi à la télévision nationale Mohsen Mahmoudi, un responsable religieux pour la province de Téhéran. Administrations et de nombreux commerces sont fermés samedi pour l'occasion.

L'Iran rend hommage à une soixantaine de militaires de haut rang et des Gardiens de la Révolution, ainsi que des scientifiques liés au programme nucléaire tués par les bombardements israéliens.

Funérailles nationales en Iran pour les hauts gradés et scientifique du nucléaire tués par Israël, le 28 juin 2025 à Téhéran ( AFP / Atta KENARE )

Mohammad Bagheri, puissant général des forces armées iraniennes et tué au premier jour de la guerre, sera enterré avec sa femme et sa fille.

M. Bagheri était le plus haut gradé des forces iraniennes, responsable à la fois de l'armée, du Corps des Gardiens de la Révolution et du programme balistique du pays. Il travaillait directement sous l'autorité du guide suprême, ultime décisionnaire et commandant en chef des forces armées.

Ali Khamenei, au pouvoir depuis 1989, a dans le passé présidé les funérailles nationales, notamment l'an dernier après la mort dans un accident d'hélicoptère du président Ebrahim Raïssi. Sa présence samedi n'a toutefois pas été confirmée.

- "Une raclée" -

Selon le ministère iranien de la Santé, au moins 627 personnes ont été tuées et près de 4.900 blessées parmi la population civile durant les 12 jours de guerre.

Les tirs iraniens de représailles vers Israël ont fait 28 morts, selon les autorités israéliennes.

Les Etats-Unis ont bombardé trois sites nucléaires en Iran dans la nuit du 21 au 22 juin, se joignant à l'offensive d'Israël.

Vendredi, le président américain a affirmé que les Etats-Unis mèneraient "sans aucun doute" de nouvelles frappes en Iran si le pays enrichissait l'uranium à des niveaux lui permettant d'obtenir des armes nucléaires.

Il a aussi accusé l'ayatollah Ali Khamenei, de manquer de reconnaissance, affirmant lui avoir évité "une mort affreuse et ignominieuse".

Funérailles nationales en Iran pour les hauts gradés et scientifique du nucléaire tués par Israël, le 28 juin 2025 à Téhéran ( AFP / ATTA KENARE )

"Je savais exactement où il s'abritait", a martelé Donald Trump dans un message extraordinairement virulent sur son réseau Truth social, se vantant d'avoir infligé "une raclée" à l'Iran.

Le pays dément vouloir se doter d'une bombe atomique mais revendique un droit au nucléaire civil, notamment pour l'énergie.

L'Iran a démenti reprendre des négociations avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, comme l'a affirmé cette semaine Donald Trump. "Si le président Trump souhaite réellement conclure un accord, il devrait mettre de côté son ton irrespectueux et inacceptable à l'égard du guide suprême iranien", a écrit sur X Abbas Araghchi.