François Hollande a le blues

information fournie par Le Point 05/08/2014 à 19:59

C'est, dans sa vie publique, un événement inédit qui se produit chez François Hollande : le président a le blues. Jusqu'alors persuadé, envers et contre tous, que demain serait forcément meilleur qu'aujourd'hui, tout donne à penser qu'il a perdu de son optimisme et de sa confiance. Comme s'il avait fini par ne plus croire que les choses vont s'arranger d'elles-mêmes parce qu'elles finissent toujours par s'arranger - un acte de foi "radsoc" qui colle si bien à son tempérament. Longtemps, il a continué de croire aux cycles économiques - un bon, chassant le mauvais - qu'on lui avait enseignés à Sciences Po et espérait pouvoir surfer sur un retour naturel de la croissance, comme il y a un rythme des marées.Deux ans et demi après son arrivée au pouvoir, il ne voit toujours rien venir, sinon des perspectives plus sombres encore pour la France. Ses prédictions répétées - la croissance n'est pas loin, la croissance est là - se révèlent aussi frelatées que les visions d'une mauvaise voyante.Impossible de faire comme s'il y croyait encore. Impossible de persévérer dans l'incantation, sauf à paraître fâcheusement béat ou furieusement déboussolé. Le nouvel Hollande est donc là, douché, revenu de ses chimères, qui ne se cache plus la vérité à lui-même. Sa métamorphose apparaît en juillet, lors d'un dîner avec la presse présidentielle. Pour la première fois, ce bon vivant fait triste mine. La suite le confirmera : le sombre message délivré...

Lire la suite sur Le Point.fr