François Fillon juge une dissolution "plausible", pas souhaitable

information fournie par Reuters 27/08/2014 à 14:07

POUR FRANÇOIS FILLON, UNE DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE EST "PLAUSIBLE" MAIS PAS SOUHAITABLE

PARIS (Reuters) - Une dissolution de l'Assemblée est "plausible" au vu des divisions de la majorité, mais un changement de président est préférable à la cohabitation, a dit mercredi François Fillon, sans appeler explicitement François Hollande à la démission.

L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui faisait sa rentrée à Rouez-en-Champagne, dans son département de la Sarthe, s'est livré à une critique sévère de la politique menée depuis la présidentielle de 2012.

"Vingt-sept mois ont passé, vingt-sept mois pour rien", a-t-il dit devant les membres de son club, Force républicaine.

"Jamais sous la Ve République un président et sa majorité n'auront été aussi rapidement sanctionnés pour leurs résultats et si brutalement désavoués par l'opinion", a-t-il dit. "A tel point que, désormais, la dissolution de l'Assemblée nationale devient plausible."

Plusieurs personnalités de droite, d'extrême droite ou d'extrême gauche ont estimé ces dernières heures, après le remaniement du gouvernement, que le chef de l'Etat n'avait plus de majorité et risquait d'être lâché pour de bon pour la gauche du Parti socialiste.

Si François Fillon a posé le même diagnostic, il a toutefois dit ne pas souhaiter une cohabitation, perspective qui ne séduit aucun dirigeant de l'UMP, en reconstruction après l'affaire Bygmalion qui a coûté la présidence du parti à Jean-François Copé.

"Le retour au peuple est toujours une solution pour résoudre les crises politiques", a dit François Fillon. "Le retour au peuple oui, mais la cohabitation, non."

"La France a besoin de changement profond et rapide, la France a besoin d'une révolution culturelle, la France a besoin d'une véritable union nationale pour le progrès et la croissance", a-t-il insisté.

"Seule l'élection présidentielle peut en être le catalyseur, pas les intrigues et les manoeuvres inhérentes à la cohabitation", a conclu l'ex-Premier ministre, sans appeler directement François Hollande à démissionner et en évoquant, ensuite, "l'échéance de 2017" pour laquelle il espère être le candidat de la droite.

(Gregory Blachier, édité par Yves Clarisse)