France: LREM hostile au projet de reboursement de dette COVID proposé par Le Maire information fournie par Reuters 16/03/2021 à 21:28
PARIS (Reuters) - La République en marche (LREM), le parti présidentiel majoritaire à l'Assemblée national, a exprimé mardi son opposition à la proposition de Bruno Le Maire de dissocier la dette liée aux dépenses impliquées par la crise sanitaire.
Alors que le Parlement a approuvé la prolongation d'une taxe arrivant à échéance pour financer la partie de la dette supportée par le système de sécurité sociale, le ministre des finances Bruno Le Maire a déclaré vouloir consacrer spécifiquement une taxe au financement des 140 milliards d'euros supportés par l'État.
Pour les parlementaires du groupe LREM, une telle initiative ne se justifie pas nécessairement dans la mesure où une partie non-négligeable de la dette a été reprise par la Banque centrale européenne dans le cadre de sa politique monétaire.
"Nous ne voyons pas de raison particulière qui justifierait de séparer la dette avec un prélèvement fiscal, alors que le principal créancier est la BCE et que personne ne s'attend à ce que la BCE ne soit pas coopérative avec les gouvernements de la zone euro", a déclaré le député européen Pascal Canfin en présentant un rapport du parti sur la manière de traiter la dette de la France.
Cette prise de position coïncide avec la publication jeudi d'un rapport de Jean Arthuis qui devra donner des pistes pour réduire les niveaux d'endettement.
LREM a par ailleurs fait connaître son hostilité à un autre projet de Bruno Le Maire qui entendait assouplir le dispositif de donations intrafamiliales, une mesure qui, selon le ministre aurait pour effet de dégonfler l'épargne accumulée par les Français depuis le début de la crise.
"Si c'est pour libérer un ou deux milliards d'euros et ça coûte assez cher, et qu'en plus ça donne un message d'iniquité, nous, on sera extrêmement réservé", a commenté Roland Lescure, député de Paris.
(Leigh Thomas; version française Camille Raynaud)