France : l'activité manufacturière s'est encore détériorée en décembre

information fournie par Boursorama avec AFP 02/01/2024 à 10:39

( AFP / ALASTAIR PIKE )

L'activité manufacturière française a continué de se détériorer en décembre, affectée par de "fortes contractions" de la production et des nouvelles commandes, selon l'indice PMI publié mardi par l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCBO).

L'indicateur s'est replié de 42,9 en novembre à 42,1 en décembre, se maintenant nettement sous le seuil de 50 qui démarque les zones de contraction et d'expansion de l'activité. Il enregistre "la plus forte détérioration de la conjoncture" du secteur depuis mai 2020, selon S&P.

"L'industrie manufacturière française est prise dans une spirale baissière. Le resserrement des conditions financières et la hausse des prix ont pesé sur la demande, entraînant une chute des nouvelles commandes, de la production et de l'emploi", a commenté Norman Liebke, économiste à la HCBO, dans un communiqué.

S&P, qui a interrogé quelque 400 entreprises manufacturières du 6 au 15 décembre 2023, note que l'activité a particulièrement souffert dans les secteurs des biens intermédiaires et d'équipement, celui des biens de consommation ayant été davantage épargné.

Pour expliquer la baisse des nouvelles commandes, 39% des entreprises interrogées ont signalé un repli de la demande, en raison notamment d'une dégradation de la conjoncture dans le bâtiment, l'industrie automobile et l'aéronautique. La concurrence étrangère a également été mentionnée.

En conséquence, les entreprises ont réduit leurs effectifs pour le septième mois d'affilée.

Quant aux prix de vente, ils ont reculé en décembre grâce à la diminution des coûts de production, dans le sillage du repli des cours des matières premières.

Pour les douze prochains mois, les fabricants interrogés continuent de se montrer pessimistes, 32% anticipant un recul de leurs niveaux de production.

"L'enquête signale des perspectives d'activité moroses pour l'année 2024, le pessimisme des entreprises s'expliquant par le risque de contraction économique et de baisse prolongée de la demande", a souligné M. Liebke.