Fessenheim: heurs et malheurs du nucléaire français

information fournie par Le Point 19/02/2020 à 15:13

Depuis 1896 et la découverte de la radioactivité par Henri Becquerel et Marie Curie, le destin de la France est intimement lié à l'odyssée de l'atome. Dans l'immédiat après-guerre, le général de Gaulle y verra la promesse du redressement rapide et de l'indépendance d'une France à genoux. Georges Pompidou, après lui, engagera le pays sur la voie du « tout nucléaire » après le choc pétrolier provoqué par la guerre du Kippour. Le premier des 58 réacteurs de notre parc actuel diverge à Fessenheim le 7 mars 1977. La part de fossiles dans notre production électrique tombe de 65 % à l'époque? à moins de 8 % aujourd'hui.Pendant plus de quarante ans, suivant la doctrine conservée par nos gouvernements successifs, la technologie nucléaire, en fournissant plus de 72 % de notre électricité, a garanti à la France un triptyque vertueux : indépendance énergétique, sécurité d'approvisionnement, à un coût raisonnable pour les Français et les entreprises.Lire aussi Le cri d'alarme de l'ancien haut-commissaire à l'énergie atomiqueMais il y a quelques semaines, le gouvernement a confirmé son souhait de réduire la part du nucléaire dans notre mix électrique à 50 % d'ici à 2035. La fermeture de Fessenheim enclenche un cycle de mise à l'arrêt de 14 réacteurs. Faudra-t-il aller au-delà ? La décision, reportée à la mi-2021, n'est pas encore prise.À l'heure où la rapidité et la violence du réchauffement climatique imposent,...