Énergie hydraulique: ÉdouardPhilippe veut faire barrage à Bruxelles

information fournie par Le Point 12/06/2019 à 18:40

C'est sans doute le signe que les barrages hydrauliques sont, en France, un sujet très sensible. Lors de son discours de politique générale, mercredi après-midi, Édouard Philippe est allé jusqu'à évoquer ces ouvrages en pinçant la corde patriotique. « Nous respectons le droit européen, mais nous n'accepterons pas le morcellement de ce patrimoine qui appartient aux Français. » Bruxelles s'est en effet mis en tête, il y a plus de dix ans, d'ouvrir ces monstres de béton à la concurrence, suggérant qu'EDF, qui gère quelque 80 % de la puissance hydraulique en France, serait en position dominante. Un gros mot, à Bruxelles. « La commission juge la position d'EDF indécente », note la députée PS Marie-Noëlle Battistel, qui se bat contre les velléités bruxelloises.Depuis, le gouvernement freine des quatre fers. Les barrages assurent environ 10 % de la production électrique française, de façon propre. De plus, les syndicats sont vent debout contre cette ouverture à la concurrence, et il n'est jamais bon de les prendre à rebrousse-poil.Lire aussi La bataille des 400 barrages a commencéDes étrangers reniflent le marchéEDF, évidemment, fait tout pour garder son outil industriel. L'électricien n'est pas contre l'ouverture de ses barrages, concédés pour 75 ans. Mais il souhaite que la compétition soit équitable. Or, la France est le seul pays de l'Union qui fonctionne avec ce régime de la concession. Ailleurs, la plupart du temps,...