Éducation : Emmanuel Macron plaide à nouveau pour la "liberté pédagogique"
information fournie par Boursorama avec Media Services 06/12/2022 à 14:40

"Enseigner, c'est à la fois répondre à une volonté d'unité de la République et une pluralité de situation", a estimé le président.

Emmanuel Macron à Aix-en-Provence, le 5 décembre 2022. ( AFP / CHRISTOPHE SIMON )

"Enseigner ici, c'est pas la même chose qu'au fin fond de la ruralité". Depuis Aix-en-Provence, Emmanuel Macron a une nouvelle fois plaidé pour la "liberté pédagogique" dans l'enseignement, lundi 5 décembre lors d'une réunion dans un collège. Il s'exprimait dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) consacrée aux questions d'éducation.

Ce "CNR territorialisé" répond "à l'idée que beaucoup de choses peuvent se faire de manière beaucoup plus efficace si on laisse la liberté au terrain ", a déclaré le président de la République en ouverture d'une réunion à laquelle participaient enseignants, membres d'équipes pédagogiques, éducateurs, élèves, parents d'élèves et élus de la région.

"Unité de la République" et "pluralité de situation"

"Enseigner, c'est à la fois répondre à une volonté d'unité de la République -des programmes, des mêmes examens nationaux, des principes et des valeurs qui nous font un- et une pluralité de situation qui font qu'enseigner ici, c'est pas la même chose qu'au fin fond de la ruralité", a développé le chef de l’État, en défendant une "liberté pédagogique" qui permet selon lui "de donner plus d'efficacité à l'ensemble des acteurs, dans l'école et en dehors de l'école" .

En juin, le président avait déjà annoncé vouloir généraliser à tout le territoire l'approche de "l'école du futur", expérimentation pédagogique menée à Marseille. Soixante-trois écoles, dont une partie ne sont pas en zone d'éducation prioritaire, ont été sélectionnées pour mener à bien un projet spécifique avec la possibilité pour le directeur de participer au choix de son équipe.

"L'idée, c'est vraiment de bâtir des projets d'établissement, qu'on se dise : quels sont nos problèmes à nous, au-delà de ce qu'on nous demande au plan national, et de quoi on a besoin pour y répondre ? ", a résumé le président.

Une "feuille de route" au printemps

Quelque 11.000 établissements scolaires se sont engagés dans les discussions ou le feront au premier trimestre 2023 dans le cadre du CNR, selon l'Élysée. "L'objectif est que d'ici au printemps prochain, il y ait une feuille de route" , a indiqué le président de la République.

Partis, syndicats et acteurs de la société civile sont conviés à une nouvelle réunion du Conseil national de la refondation, le 12 décembre à l'Élysée pour faire un "point d'étape" sur les moyens de réformer les services publics.

Il y a trois mois, la session fondatrice du CNR à Marcoussis (Essonne) avait été boycottée par tous les partis d'opposition et une bonne partie des syndicats qui avaient vu dans cet outil un moyen pour le président de reprendre la main dans le débat public et contourner le Parlement, où son camp n'a plus de majorité absolue.