Deux employés de l'ambassade d'Israël abattus devant un musée juif de Washington information fournie par AFP 22/05/2025 à 19:55
Deux employés de l'ambassade d'Israël ont été tués par balle près d'un musée juif de Washington par un homme qui s'est écrié "Libérez la Palestine" lors de son arrestation, une attaque qui provoque un regain de tensions internationales.
Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont tous deux dénoncé une agression antisémite, le Premier ministre israélien donnant en outre l'ordre jeudi de renforcer la sécurité de toutes les représentations diplomatiques de son pays dans le monde.
Cette attaque a également provoqué un accès de fièvre entre la France et Israël, dont le chef de la diplomatie a accusé des pays européens "d'inciter à la haine".
L'attaque est survenue tard mercredi près du Capital Jewish Museum en plein centre de Washington, non loin du Capitole et de la Maison Blanche et qui accueillait une réception d'une organisation juive.
Yechiel Leiter, ambassadeur d'Israël aux États-Unis, a déclaré que les deux victimes étaient "un jeune couple sur le point de se fiancer".
Les autorités israéliennes les ont identifiées comme étant Yaron Lischinsky, un Israélien -- détenteur également d'un passeport allemand, selon Berlin -- et Sarah Lynn Milgrim, citoyenne américaine de confession juive.
Yaron Lischinsky était assistant de recherche à l'ambassade d'Israël, tandis que Sarah Lynn Milgrim travaillait dans le service de diplomatie publique, selon leurs profils LinkedIn.
M. Lischinsky était de confession chrétienne, selon le média Times of Israël, pour qui il avait déjà travaillé en tant que blogueur.
La police a identifié le tireur comme étant Elias Rodriguez, âgé de 30 ans et originaire de Chicago, dans le nord des Etats-Unis. "D'après ce que nous savons, il a agi seul", a déclaré la ministre de la Justice Pam Bondi en visitant le site.
- "Violence à ma porte"-
"C'est catastrophique", a dit Kira Elvey, agente immobilière de 54 ans, disant être une membre fondatrice de ce musée qui se consacre "à l'expérience juive" à Washington et sa région. "C'est ici que je vis, où mes enfants vont à l'école, c'est de la violence à ma porte, c'est effrayant".
Selon des témoins, le suspect a initialement été pris pour une victime par le personnel chargé de la sécurité.
"Nous avons entendu environ 10 à 15 coups de feu", a dit Yoni Kalin, qui se trouvait dans le musée. Puis "le garde laisse rentrer ce type. Je suppose qu'ils pensaient qu'il était une victime. (...) Ils l'ont fait asseoir. +Ça va ? Vous avez été blessé ? Que s'est-il passé ?+ Et il a répondu +appelez les flics+".
Puis il a sorti un keffieh, un foulard qui est de longue date un emblème propalestinien, et a dit "c'est moi qui l'ai fait, je l'ai fait pour Gaza", a raconté un autre témoin, Katie Kalisher.
Sur une vidéo, on voit un homme barbu s'écrier "Libérez, libérez la Palestine" avant d'être emmené.
La cheffe de la police de Washington Pamela Smith a dit aux médias que le suspect avait été aperçu en train de faire les cent pas devant le musée avant l'attaque. "Il s'est approché d'un groupe de quatre personnes, a sorti une arme de poing et a ouvert le feu", a-t-elle déclaré.
- "Horribles meurtres"-
"Ces horribles meurtres (...), évidemment motivés par l'antisémitisme, doivent cesser, MAINTENANT!", a réagi le président Donald Trump, qui selon la Maison Blanche a parlé à M. Netanhayu.
"Nous constatons le terrible prix de l'antisémitisme et l'incitation furieuse (à la violence) contre l'Etat d'Israël", a déclaré Benjamin Netanyahu.
La France, le Canada ainsi que l'Allemagne, le Qatar et les Émirats arabes unis, figurent parmi les pays qui ont condamné les tirs, tandis que le secrétaire général de l'ONU a dénoncé des "meurtres épouvantables".
L'incitation à la "haine antisémite" est "également le fait de dirigeants et de responsables de nombreux pays et organisations internationales, particulièrement en Europe", a accusé le chef de la diplomatie israélienne Gidéon Saar, en référence aux nombreuses protestations dans le monde contre l'offensive israélienne à Gaza.
Des accusations rejetées avec force par la France. Il s'agit de "propos parfaitement outranciers et parfaitement injustifiés", a estimé Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Depuis les attaques du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël et les ripostes israéliennes contre Gaza qui ont fait plus de 50.000 morts selon le mouvement islamiste, les Etats-Unis ont connu une forte hausse des actes antisémites, dénoncée par les autorités.