Détournement de fonds publics: le maire d'Orange Yann Bompard et la députée RN Lorho jugés en décembre information fournie par AFP 20/06/2025 à 12:23
Le maire (Ligue du Sud) d'Orange Yann Bompard et la députée RN de la 4e circonscription du Vaucluse Marie-France Lorho seront jugés en décembre à Marseille pour détournement de fonds publics au détriment de l'Assemblée nationale, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Ce procès, fixé du 17 au 19 décembre vendredi lors d'une audience dite de mise en l'état, est l'aboutissement d'une enquête conduite par le parquet de Marseille qui avait notamment donné lieu, en janvier 2024, à la perquisition du domicile de l'élu d'extrême droite, par ailleurs conseiller départemental depuis dix ans.
Le maire, âgé de 37 ans, se voit reprocher un emploi fictif de collaborateur parlementaire de la députée Marie-France Lorho, du 30 novembre 2021 au 11 février 2023. L'Assemblée nationale a estimé son préjudice à 74.776 euros et le maire d'Orange répond du recel de ce détournement de fonds public présumé à hauteur de 42.753 euros.
Yann Bompard avait accédé à la tête de cette commune de 30.000 habitants du Vaucluse en novembre 2021, après 26 ans de règne de son père Jacques Bompard, inéligible suite à sa condamnation dans un dossier de prise illégale d'intérêts.
Mme Lorho, 60 ans, avait été élue la première fois sous l'étiquette Ligue du Sud en juin 2017, comme suppléante de Jacques Bompard, qui lui avait très rapidement cédé son fauteuil de député, dès le mois d'août, pour cause de cumul de mandats. Elle avait ensuite été réélue en 2022, puis en 2024, cette fois sous l'étiquette Rassemblement national.
Poursuivie pour détournement de fonds publics, la parlementaire d'extrême droite est également suspectée de subornation de témoin. Le parquet de Marseille dispose d'écoutes téléphoniques, en date du 5 septembre 2023, qui établiraient que Mme Lorho aurait demandé à un de ses collaborateurs "de mentir aux enquêteurs sur la réalité de l'emploi de Yann Bompard", selon la convocation devant le tribunal délivrée par un officier de police judiciaire.
Interrogé en janvier 2024 par l'AFP à l'issue des perquisitions à son domicile et dans les locaux de la permanence parlementaire de la députée, M. Bompard, qui conteste la moindre infraction, s'était déclaré serein: "J'ai bossé et j'ai apporté des preuves suffisantes. J'ai ma conscience pour moi".
Ce procès, au cours duquel Yann Bompard encourt, en cas de condamnation, une éventuelle inéligibilité, y compris avec exécution provisoire, pourrait compliquer la donne politique à Orange à quelques mois des municipales.