Des pays arabes contre le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza
information fournie par Reuters 01/02/2025 à 15:50

Les ministres des Affaires étrangères et représentants de plusieurs pays arabes ont rejeté samedi la proposition du président américain Donald Trump de déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza en Égypte et en Jordanie.

Dans une déclaration commune publiée à l'issue d'une réunion au Caire, les ministres des Affaires étrangères et les représentants de l'Égypte, la Jordanie, l'Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, l'Autorité palestinienne et de la Ligue arabe ont déclaré qu'une telle mesure menacerait la stabilité de la région, propagerait les conflits et compromettrait les perspectives de paix.

"Nous affirmons notre rejet de [toute tentative] visant à compromettre les droits inaliénables des Palestiniens, que ce soit par le biais d'activités de colonisation, d'expulsions ou d'annexions de terres (...) sous n'importe quelle forme ou dans n'importe quelles circonstances ou justifications", peut-on lire dans la déclaration commune.

Les ministres et représentants ont précisé qu'ils se réjouissaient de travailler avec l'administration de Donald Trump pour parvenir à une paix juste et globale au Moyen-Orient, basée sur une solution à deux États.

Donald Trump a qualifié la semaine dernière la bande de Gaza de "site de démolition à ciel ouvert" et proposé de déplacer ses habitants en Égypte et en Jordanie, une demande dénoncée comme un nettoyage ethnique.

Mercredi, le président égyptien Abdel Fattah al Sissi a rejeté l'idée que l'Égypte puisse faciliter le déplacement des habitants de Gaza et a déclaré que les Égyptiens descendraient dans la rue pour exprimer leur désapprobation.

"Nous faisons beaucoup pour eux, et ils vont le faire", a réitéré jeudi Donald Trump, en référence apparente à l'aide américaine, y compris militaire, à l'Égypte et à la Jordanie.

Le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza est régulièrement évoqué et rejeté par les États arabes voisins, notamment depuis le début de la guerre de Gaza en octobre 2023.

La Jordanie et l'Egypte accueillent déjà respectivement plusieurs millions et des dizaines de milliers de Palestiniens.

Les représentants des cinq pays arabes, de l'Autorité palestinienne et de la Ligue arabe ont également salué le projet de l'Égypte d'organiser une conférence internationale avec les Nations unies sur la reconstruction de la bande de Gaza.

(Rédigé par Hatem Maher et Menna Alaa El-Din ; version française Kate Entringer)