Dernier jour de canicule en France après deux semaines de chaleur hors norme information fournie par AFP 02/07/2025 à 23:22
Une large partie de la France, à l'exception de la frange ouest, a subi mercredi une dernière journée de canicule, avant l'arrivée annoncée de violents orages par endroits, marquant le terme d'une vague de chaleur qui restera dans les annales par sa précocité, sa durée et ses records.
La vigilance rouge canicule a été levée pour les quatre derniers départements concernés, l'Aube, l'Yonne, le Loiret et le Cher, repassés en vert à 22H00, tandis que les températures baissaient "de manière sensible par l'ouest en soirée et en cours de nuit", a indiqué Météo-France.
Dans l'Yonne, toutes les écoles avaient fermé mercredi. Une personne en état "critique" en raison de la chaleur a été secourue et deux incendies ont été maîtrisés, selon la préfecture, qui a interdit les grands rassemblements et les feux d’artifice.
Corollaire de l'enchaînement de jours très chauds, "des orages sont attendus sur de nombreux départements" dès la fin de journée, "localement violents sur une bonne moitié est du territoire".
Après une journée noire mardi, qui a vu Paris, en vigilance rouge, atteindre les 38°C et connaître une nouvelle nuit tropicale, le rafraîchissement s'étendait déjà mercredi depuis le nord-ouest du pays. Météo-France a relevé jusqu'à 32,6°C à 17H00 dans la capitale.
Jeudi, 40 départements restent cependant en vigilance orange canicule. En particulier le pourtour méditerranéen et la Corse mais aussi Rhône-Alpes devraient encore connaître de fortes chaleurs (35°C et plus).
- Musées gratuits -
À Lyon, où on attend encore plus de 30°C jusqu'à samedi (37,5°C relevés mercredi à 17H00), la mairie a annoncé la gratuité des musées municipaux, climatisés, en plus des horaires étendus pour les piscines et certains parcs.
Dans le reste de l'Europe, où des températures extrêmes sévissent du Portugal à la Grèce et jusqu'au Pays-Bas, c'est l'Allemagne qui devait connaître mercredi son pic de chaleur avec 38°C attendus à Berlin.
En France, "nous avons franchi le pic le plus intense, mais la prudence reste de mise et surtout pour les personnes fragiles", a mis en garde mercredi matin la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.
Les consultations aux urgences ou auprès de SOS Médecins pour des symptômes directement associés aux fortes températures (hyperthermie, déshydratation) ont nettement augmenté, pour toutes les tranches d'âge, a indiqué mercredi l'agence française de santé publique.
Si l'impact sanitaire sera long à mesurer, une première estimation de la surmortalité sera connue deux semaines environ après la fin de la canicule, selon le gouvernement.
La procureure par intérim de Besançon a démenti mercredi tout lien entre deux décès suspects et l'épisode de canicule, contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps par Mme Pannier-Runacher.
Après un 27°C mesuré au plus bas dans la nuit de lundi à mardi à Paris, celle de mardi à mercredi a vu souffler un faible vent du nord, rendant le sommeil un peu moins pénible aux habitants des bouilloires thermiques de la capitale.
- Deuxième juin le plus chaud -
La France a ainsi vécu mercredi le 14e jour d'affilée d'une vague de chaleur nationale, "remarquable par sa durée" et sa précocité, selon Météo-France, mais qui "devrait se terminer dans les premiers jours de juillet".
Le thermomètre est monté mercredi à 40,1°C à Mourmelon-le-Grand (Marne), 39,7°C à Sens (Yonne), ou 37,7°C à Dijon, selon des valeurs provisoires relevées à 17H00 par Météo-France.
Mardi avait vu un niveau inédit pour un mois de juillet dans plusieurs villes: plus de 40°C à Avignon, Nîmes et Castelnaudary (Aude). Tous mois confondus, il n'avait jamais fait aussi chaud au cœur de la nuit à Visan (Gard) ou Pujaut (Vaucluse), avec plus de 26°C au minimum, ou même un inédit 20°C à Gap (Hautes-Alpes) à plus de 700 mètres d'altitude.
Cette vague de chaleur sur l'ensemble de la métropole est la 50e depuis 1947, dont 33 ont eu lieu au XXIe siècle, illustrant l'augmentation de la fréquence des fortes chaleurs à cause de la combustion des énergies fossiles dans le monde.
Juin 2025 est le deuxième mois de juin le plus chaud depuis 1900, derrière juin 2003 dont l'été caniculaire est resté dans les mémoires, avec 15.000 décès prématurés attribués aux chaleurs extrêmes.
Côté politique, le débat sur la climatisation est dans tous les esprits, dans un pays où un foyer sur quatre était équipé en 2020. Si le RN réclame un "grand plan pour la climatisation", la gauche et les macronistes n'en font qu'une solution d'appoint pour les plus fragiles et plaident pour le développement d'autres mesures comme la végétalisation ou l'isolation thermique.