Cuba: les violations des droits humains racontées par un ancien juge

information fournie par Le Point 20/01/2020 à 17:44

Edel Gonzalez, 41 ans, ex-juge cubain, a quitté l'île en octobre 2018. Ancien président du pouvoir judiciaire dans la province de Villa Clara et de la réserve spéciale pour la direction du Tribunal suprême, il a supervisé jusqu'à 65 juges. Invité à Madrid par deux ONG, il dresse un tableau sombre du système judiciaire à Cuba, où la répression ne cesse de s'intensifier depuis fin 2018. Les sanctions économiques, intensifiées par Donald Trump, ainsi que la raréfaction de la manne du pétrole vénézuélien ont des conséquences dramatiques pour l'île, qui vit une nouvelle période de pénurie. Edel Gonzalez plaide pour « un pont entre le système et les personnes qui pensent différemment », car il redoute une explosion sociale. En cela, il incarne l'ambiguïté d'un homme du système, qui se permet de le critiquer tout en lui restant loyal.Lire aussi Cuba, la plus grande prison du mondeLe Point : Vous parlez beaucoup d'ingérence. Est-ce une crainte réelle ?Edel Gonzalez : Non, mais c'est un principe. Tous les États l'intègrent et, comme je suis un homme de droit, je sais que c'est un obstacle à tout changement. Tout processus doit être souverain, interne. On peut chercher le soutien, les conseils, les suggestions, on ne peut pas accepter l'ingérence.Je me suis dit que je pouvais soumettre une proposition, en tant que Cubain.Qu'êtes-vous venu chercher en Espagne ?Les fondations Prisoners Defenders et Civil Rights Defenders m'ont...