Crise des carburants : "Ce serait la guerre" si l'Etat intervient, menace la CGT
information fournie par Boursorama avec Media Services 11/10/2022 à 14:52

Des automobilistes font la queue le 10 octobre 2022 dans une station-service Auchan à Pérols, près de Montpellier ( AFP / Sylvain THOMAS )

Face à la crise des carburants, l'Etat menace "d'intervenir" pour débloquer les dépôts, "ce serait la guerre" a mis en garde sur France Info Emmanuel Lépine, le secrétaire général de la Fédération professionnelle de pétrole de la CGT, ce mardi 11 octobre.

L'Etat a brandi la menace de procéder à des réquisitions ou de rouvrir les accès aux dépôts. Emmanuel Lépine, le secrétaire général de la Fédération professionnelle de pétrole de la CGT, qui représente des stations Esso et Total, a répondu ce mardi 11 octobre : "Ce serait la guerre", a-t-il mis en garde sur France Info.

"Nicolas Sarkozy avait commis cet acte illégal", a-t-il rappelé, évoquant le moment où le président avait alors délogé les grévistes des raffineries qui protestaient contre la réforme des retraites en 2010. "La France a été condamnée en 2011, l'année suivante, puisque ça enfreint la convention 87 de l'Organisation internationale du travail", s'est souvenu Emmanuel Lépine. "Donc si Emmanuel Macron veut également faire condamner l'Etat et surtout veut une extension rapide sur les autres secteurs économiques parce que là je peux vous garantir que ce serait la guerre, qu'il le fasse", a-t-il prévenu.

"Nous attendons toujours une date de négociation avec Total"

"Il n'y a pas de barricade qui gêne l'entrée ou la sortie des camions", il s'agit d'une grève, a précisé le secrétaire général. "Je souhaite bon courage aux policiers ou à qui que ce soit d'autres qui viendrait, on lui dirait vas-y redémarre la raffinerie. C'est un travail de haute qualification", a continué Emmanuel Lépine.

Enfin, il s'est défendu de mener une "grève préventive", comme l'accusent des responsables politiques. "On a fait des demandes d'ouverture de négociations depuis mars 2022, on est en octobre. Il y a eu une grève en juin de 24 heures chez Total et en juillet de 48 heures, sans impact sur l'approvisionnement de carburant, il n'y a eu aucune réaction de la direction et donc on en est arrivés aujourd'hui à l'extrémité, à savoir l'arrêt de l'outil de production pour se faire entendre. Aujourd'hui, nous attendons toujours une date de négociation avec Total et aussi des propositions concrètes", a-t-il conclu.

"Le gouvernement appelle à ce que la totalité des blocages soient levés sans délai"

Sur RTL, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a promis que le gouvernement mettait "tout en œuvre pour que cette situation s'arrête", au lendemain d'une réunion d'urgence à Matignon, en évoquant la possibilité de procéder à des réquisitions ou de rouvrir les accès aux dépôts. "Le gouvernement appelle à ce que la totalité des blocages soient levés sans délai. Sans quoi, nous prendrons nos responsabilités, c'est-à-dire que nous pourrions être amenés à les lever", a-t-il dit.

Olivier Véran a fait la différence entre la situation à Exxon, où "il n'y a plus aucune raison qu'il y ait le moindre blocage" après l'accord entre la direction et les syndicats lundi, et à TotalEnergies , où "la CGT continue à appeler à bloquer", ce que "nous considérons excessif et anormal". "La direction de Total a raison de demander la levée des blocages avant de discuter", selon lui.