"Choose France"-20 milliards d'euros de nouveaux investissements attendus
information fournie par Reuters 19/05/2025 à 13:01

Sommet d'investissement Choose France à Versailles

L'édition 2025 du sommet "Choose France", qui s'ouvre lundi, donnera lieu à 20 milliards d'euros de projets totalement nouveaux dans des secteurs comme l'économie circulaire, les terres rares, la mobilité, le numérique, le tourisme ou encore la logistique, a annoncé l'Elysée.

Ce huitième sommet, organisé au Château de Versailles, en présence de 200 patrons du monde entier, témoigne de la dynamique d'attractivité et de réindustrialisation en cours de la France, a souligné l'Elysée, notant que la précédente édition avait rassemblé 15 milliards d'euros d'investissements.

Outre ces 20 milliards d'euros, 17 milliards seront investis dans des "projets localisés dont l'enveloppe globale avait été présentée lors du sommet sur l'intelligence artificielle de Paris en février dernier", est-il précisé.

"En fait, ce sera 37 milliards. Donc c'est un record. C'est 20 milliards de projets totalement nouveaux et 17 milliards d'euros qui avaient été promis", a détaillé lundi Eric Lombard, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et économique, sur les ondes de RTL.

Parmi les investisseurs notables annoncés lors de ce sommet figure le géant américain du commerce en ligne Amazon.

"Ça fait 25 ans qu'on a investi en France. On a investi plus de 25 milliards d'euros depuis l'arrivée d'Amazon en France (...) Et cette année encore (...) on va investir 300 millions d'euros et créer à nouveau 1.500 emplois supplémentaires sur le territoire", a déclaré Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France, sur la chaîne TF1.

La néobanque britannique Revolut, elle, a annoncé lundi prévoir d'investir un milliard d'euros au cours des trois prochaines années pour se développer en France et de déposer une demande d'agrément en qualité d'établissement de crédit auprès du superviseur français.

Le géant américain de la logistique Prologis devrait investir 6,4 milliards d'euros dans quatre centres de données en Île-de-France.

La banque française publique d'investissement Bpifrance, le fonds d'investissement des Emirats Arabes Unis, MGX, et les spécialistes de l'intelligence artificielle (IA) Mistral AI et Nvidia, ont quant à eux annoncé la création dans l'Hexagone d'une coentreprise visant à développer le plus grand campus d'IA d'Europe. Situé en Ile de France, ce campus ambitionne d'atteindre une capacité de 1,4 GW, ont-ils précisé dans un communiqué.

Des annonces sont également attendues de la part du groupe britannique Less Common Metals Limited, présent dans le secteur des terres rares.

Schneider Electric, pour sa part, a annoncé un investissement de plus de 110 millions d’euros dans ses sites de production en France.

SUPPRESSIONS D'EMPLOIS DANS L'INDUSTRIE

Alors que les annonces de suppressions de postes, notamment dans l'industrie, se multiplient, Eric Lombard a déclaré que le sommet Choose France participait "au redéveloppement, au redéploiement d'une puissance industrielle française".

"Chose France montre que dans cette concurrence mondiale, la France a des armes. La France est à l'offensive pour attirer les capitaux", a-t-il insisté.

La France est le premier pays bénéficiaire des investissements internationaux depuis six ans, selon l'European Investment Monitor d'EY, une enquête annuelle menée auprès de milliers de chefs d'entreprise, que les conseillers du président Emmanuel Macron ont interprétée comme la preuve que sa politique portait ses fruits.

L'édition 2025 de Choose France montre cependant que le nombre de projets d'investissement a diminué pour la deuxième année consécutive en Europe, tandis qu'aux Etats-Unis, ils ont progressé de 20% entre 2023 et 2024.

Cette hausse, selon EY, reflète l'attrait du programme IRA (Inflation Reduction Act) mis en place par le président Joe Biden et les promesses en faveur des entreprises de son successeur, Donald Trump.

Le groupe pharmaceutique français, Sanofi a annoncé la semaine dernière son intention d'investir au moins 20 milliards de dollars (17,88 milliards d'euros) aux Etats-Unis d'ici 2030 afin d'augmenter significativement ses dépenses de recherche et développement et sa capacité de production dans le pays.

Selon Eric Lombard, Sanofi va cependant continuer à produire en France et le rythme de ses investissements dans l'Hexagone va rester élevé. "Je vais laisser l'entreprise naturellement, le moment venu, faire ses annonces", a-t-il ajouté.

(Rédigé par Camille Raynaud et Claude Chendjou, avec la contribution de Michel Rose et Dominique Vidalon, édité par Kate Entringer)