Brexit : l'onde de choc va aussi traverser l'Atlantique
Les électeurs britanniques, en choisissant le grand large plutôt que l'Europe, comme Churchill l'avait déjà laissé entendre au général de Gaulle lors d'une entrevue restée célèbre, à la veille du 6 juin 1944, ne rendent pas un si bon service qu'il pourrait y paraître, en raison de l'affaiblissement de l'UE, à leurs cousins américains.
D'abord, parce qu'en pleine campagne pour la présidentielle ils contribuent par leur vote à alimenter le courant populiste et anti-immigration qui est le fonds de commerce de Donald Trump depuis le début des primaires. En choisissant de soutenir les partisans du maintien de la Grande-Bretagne au sein de l'Europe, Hillary Clinton se retrouve aujourd'hui dans le camp des perdants. Cela intervient à un moment où, pour des raisons qui tiennent à la fois de ses difficultés financières et des outrances de langages qu'il n'arrive pas à « présidentialiser », Donald Trump connaissait une baisse de régime dans sa campagne. La victoire du « Leave », qu'il a largement soutenu ? tout en reconnaissant que « ces affaires-là étaient complexes, et méritaient examen » ?, va évidemment le conforter. D'autant que la crainte de l'immigration, de plus en plus présente en Amérique, comme elle l'est en Europe, a clairement été un des moteurs du vote en faveur du Brexit. Hillary Clinton va devoir s'employer, plus que jamais, à apaiser des alarmes semblables chez les électeurs blancs américains. En raison du...