Biden présente une proposition de trêve à Gaza, le Hamas dit la considérer "positivement" information fournie par Reuters 01/06/2024 à 11:11
par Steve Holland et James Mackenzie
Le président américain Joe Biden a présenté vendredi ce qu'il a décrit comme une proposition israélienne pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, estimant qu'il était "temps que cette guerre se termine", une proposition que le Hamas a dit considérer "positivement".
Le nouveau plan comprend trois phases, la première prévoyant un cessez-le-feu de six semaines lors duquel les forces israéliennes se retireraient "de toutes les zones peuplées" du territoire palestinien, ainsi que la libération de certains otages du Hamas - notamment les personnes âgées et les femmes - en échange de celle de centaines de prisonniers palestiniens.
Les Palestiniens pourraient également retourner chez eux et 600 camions achemineraient chaque jour de l'aide humanitaire dans l'enclave.
Lors de cette phase, des négociations seraient engagées pour parvenir à un cessez-le-feu permanent qui serait respecté "tant que le Hamas tient ses engagements", a indiqué Joe Biden. Si les négociations devaient durer plus de six semaines, la trêve temporaire serait prolongée tant que les discussions se poursuivraient.
La deuxième phase prévoirait la libération des otages restants, dont les soldats israéliens, et le retrait complet des forces israéliennes de Gaza, a dit le président américain, précisant que le cessez-le-feu permanent débuterait ensuite.
La troisième phase verrait quant à elle le lancement d'un vaste plan de reconstruction de la bande de Gaza et le retour des "dépouilles" des otages.
"Il est temps que cette guerre cesse et que le jour d'après commence" a dit Joe Biden.
Le Hamas a dit considérer de manière positive plusieurs aspects de ce plan en trois phases.
Le groupe palestinien s'est dit prêt, dans un communiqué, "à aborder de manière positive et constructive" toute proposition basée sur le cessez-le-feu permanent, le retrait total des forces israéliennes, la reconstruction de Gaza, le retour des déplacés dans leurs foyers, et un "authentique" accord d'échange de prisonniers, si Israël "dit clairement s'engager à un tel accord".
Le cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit qu'il avait autorisé son équipe de négociation à présenter l'accord, "tout en insistant sur le fait que la guerre ne cessera pas avant que tous ses objectifs ne soient atteints, notamment le retour de tous nos otages et la destruction des capacités militaires et gouvernementales du Hamas".
L'armée israélienne a par ailleurs annoncé avoir achevé ses opérations à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, après des jours d'intenses combats et plus de 200 frappes aériennes, tout en poursuivant son offensive terrestre dans Rafah, à l'extrême sud du territoire palestinien.
APPEL AU DIRIGEANTS ISRAÉLIENS
Dans son allocution prononcée vendredi, Joe Biden a appelé les dirigeants israéliens à résister aux pressions de ceux qui, en Israël, appellent à poursuivre la guerre "indéfiniment".
"Je sais qu'il y a ceux en Israël qui n'accepteront pas ce plan. Et appelleront à poursuivre la guerre indéfiniment. Certains sont même dans le gouvernement de coalition. Ils l'ont exprimé clairement. Ils veulent occuper Gaza. Ils veulent continuer à se battre pendant des années et les otages ne sont pas une priorité pour eux. Eh bien, j'ai exhorté les dirigeants d'Israël à soutenir cet accord, quelles que soient les pressions à venir", a déclaré Joe Biden.
Il a exhorté les Israéliens à ne pas laisser passer la chance de parvenir à un cessez-le-feu.
"Je vous demande de prendre du recul, de réfléchir à ce qu'il adviendrait si cette occasion était perdue", a dit Joe Biden. "Nous ne pouvons pas perdre cette occasion."
D'après les autorités israéliennes, 1.200 personnes ont été tuées et plus de 250 autres enlevées par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre.
Plus de 36.000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début du siège total décrété en réponse par Israël, selon les autorités sanitaires locales, et les Nations unies ont indiqué que la famine menaçait plus d'un million de personnes dans l'enclave palestinienne.
(Avec Stephanie Kelly à Washington et la contribution de Henriette Chacar, Nidal Al Mughrabi, Ahmed Tolba, Dan Williams et Patricia Zengerle, rédigé par Arshad Mohammed; version française Camille Raynaud)