Avec des missions de service public "sous tension", La Poste assume sa diversification

information fournie par Boursorama avec AFP 10/04/2024 à 16:22

"Nos missions de service public, nous les tenons" mais "elles sont sous tension": le PDG de La Poste Philippe Wahl a rappelé mercredi la stratégie de la diversification de l'entreprise, notamment vers la livraison de colis et de repas à domicile.

( AFP / ALAIN JOCARD )

En 1990, "70% du chiffre d'affaires de La Poste" était porté par la lettre, un taux qui tombera "à 15% à la fin de l'année" 2024, a rappelé Philippe Wahl devant la commission des finances du Sénat.

Depuis dix ans, le volume du courrier baisse et a provoqué un trou de plus de 6 milliards d'euros dans le chiffre d'affaires de La Poste, "l'équivalent (de celui) de la RATP ou de Dassault Systèmes", avait comparé en février M. Wahl.

Un changement d'habitude qui pèse sur le devenir du groupe et l'a exhorté à la transformation de son modèle.

L'enjeu, c'est que les 65.000 facteurs de La Poste "restent au service du pays, même quand il n'y aura plus de lettres", a expliqué Philippe Wahl mercredi.

Un "pari stratégique" que La Poste "est en train de gagner avec (la livraison) de colis et de repas", a-t-il rassuré.

Aujourd'hui, l'activité colis "ne compense pas la lettre" mais Colissimo, Chronospost et DPD sont "de loin" les plus importants acteurs du marché en France, permettant à La Poste de prendre 67% de parts du marché français du colis.

"Dans dix ans, je pense qu'en France, (la livraison de) repas sera la première activité des facteurs", a encore projeté le PDG.

La Poste livre des repas, essentiellement aux personnes âgées, via des centres communaux d'action sociale (CCAS), des hôpitaux ou encore des restaurateurs spécialisés.

Elle a "massivement développé" les services à domicile et livre "plus de 15.000 repas par jour" à domicile sur un marché de 150.000 repas par jour, ce qui en fait "le premier opérateur".

En 2023, elle en a livré 5 millions et projette de doubler ce chiffre en 2024.