Attentats de Paris : prof de banlieue, prof de centre-ville, ils témoignent

information fournie par Le Point 19/11/2015 à 17:47

Antoine Combes et Anne Duchadeuil sont tous les deux professeur. L'un enseigne dans un collège de banlieue parisienne, l'autre dispense ses cours dans un des plus prestigieux collèges de Paris. En début de semaine, ils ont dû répondre aux questions de leurs élèves. L'année dernière, après l'attentat qui avait visé Charlie Hebdo , Le Point.fr avait interrogé Antoine Combes. Il témoignait de son incompréhension face à la théorie du complot qui avait séduit plus d'un de ses élèves. Un an plus tard, ou presque, à Argenteuil, c'est l'indifférence qui règne. De son côté, Anne Duchadeuil vit sa première année d'enseignement. Elle raconte, au contraire, ses difficultés à trouver les bons mots.

Antoine Combes, professeur d'histoire et géographie dans un collège d'Argenteuil :

"Ce n'était pas comme après Charlie . Il n'y a pas eu d'élucubration autour d'une quelconque théorie du complot. Aucune polémique. Rien. La minute de silence a été respectée par tous. C'est terrible à dire, mais elle est passée comme une lettre à la poste, comme si les gamins y étaient habitués. Aucun de mes élèves n'a été touché, de près ou de loin, par ces attentats. Mes élèves n'avaient pas particulièrement peur. Les attentats n'étaient pas au c?ur de leurs conversations. C'est trop lointain. Ils étaient surtout préoccupés par les conséquences concrètes sur leur quotidien. Pour eux, le nombre...