Affaire Jacqueline Sauvage : "Je pense qu'elle n'en peut plus"
Karine Plassard ne connaît pas Jacqueline Sauvage. Elle ne l'a jamais rencontrée. Militante féministe, cofondatrice d'Osez le féminisme dans le Puy de Dôme, elle est, avec d'autres militantes, à l'origine de la première pétition demandant la libération de cette femme de 69 ans, condamnée en 2014 à 10 ans de prison pour avoir tué son mari Norbert Marot, une peine confirmée en appel en 2015. La pétition avait recueilli plus de 400 000 signatures et amené François Hollande à prononcer une grâce partielle : en clair, Jacqueline Sauvage restait condamnée, mais la peine de sûreté de 5 ans était levée. Elle pouvait donc déposer une demande de libération conditionnelle quasi immédiatement. On le sait, le 12 août, le tribunal d'application des peines de Melun a rendu sa décision, contre l'avis du parquet : il refusait sa libération à Jacqueline Sauvage au motif qu'elle n'avait « pas encore [...] intégré la notion d'interdit et que le sens de la peine [prononcée à son encontre] lui échappe ». Jeudi, on a appris que Jacqueline Sauvage renonçait à faire appel de cette décision. Interview.
Le Point.fr : Savez-vous pourquoi Jacqueline Sauvage a pris la décision de ne pas faire appel ?
Karine Plassard : Je pense qu'elle n'en peut plus. Après l'audience, qui avait eu lieu le 22 juillet, nous n'étions pas complètement sereines, car nous savions que...