Activités génératrices de revenus: un champ miné pour les humanitaires

information fournie par Le Point 11/03/2020 à 12:49

Ces dernières années, dans le souci de contribuer à un développement durable et autonome des pays du Sud, les organisations humanitaires ont manifesté une attention croissante envers le secteur privé, notamment dans le secteur de la transformation agroalimentaire. L'intérêt des acteurs de l'aide internationale pour le domaine économique n'est pas complètement inédit. Dans les années 1980-1990, face à l'échec de l'ouverture libérale et à l'énormité de ses coûts sociaux, la « lutte contre la pauvreté » devient un objectif consensuel pour les acteurs de la coopération internationale. La priorité reconnue aux besoins financiers des populations les plus pauvres favorisera l'essor de la microfinance et d'autres activités liées à l'idée du « pauvre entrepreneur ». Dans ce contexte, les programmes de développement évoluent en une sorte d'« économicisation du besoin » et de « financiarisation de l'aide ».Du mythe du pauvre entrepreneur à l'économie de la survieEn supposant qu'il est possible de combattre la pauvreté à travers des activités productrices de revenus monétaires, ces projets convergent autour de l'idée qu'il suffirait de doter les pauvres « en capital » pour assurer leur développement. Dans ce cadre, les activités génératrices de revenus (AGR) font leur apparition ; elles seront destinées à toucher de manière transversale tous les domaines de l'aide.L'enquête ethnographique que nous avons conduite entre...