31 mars 2025 : le jour où des centaines de millions de spermatozoïdes anonymes sont détruits

information fournie par Le Point •31/03/2025 à 11:12

« Il n'y a pas de cérémonie prévue », prévient en souriant le docteur Emmanuelle Benaloun, à la tête du centre d'étude et de conservation des œufs et du sperme humain (Cecos) de l'hôpital Antoine-Béclère (AP-PH) à Clamart. En France, ce lundi 31 mars 2025, des centaines de millions de spermatozoïdes conservés – parfois depuis des années – dans des énormes bonbonnes de congélation seront détruits.

L'opération aura lieu simultanément dans plusieurs autres centres en France. Seuls les spermatozoïdes issus de dons réalisés en vertu de l'ancienne législation qui garantissait l'anonymat total du donneur, sont concernés. Le 1er août 2023, Agnès Firmin-Le Bodo, à l'époque ministre déléguée des Professions de santé, avait prévenu : « Le 31 mars 2025 sera la date limite d'utilisation de cet ancien stock et donc le moment de ce qu'on appelle le changement de cuve. »

« Il est inimaginable de détruire des embryons qui appartiennent aux couples »

Le jour du « changement de cuve » est donc venu. Une fois sortis de l'azote liquide où ils sont préservés à - 196ºC, les spermatozoïdes anonymes « rejoindront la filière classique des déchets hospitaliers, comme d'autres tissus ou liquides biologiques qui, chaque jour, sortent des établissements de soins », précise le docteur Benaloun. Sans tambour ni trompette, cette grande décongélation marque le dernier chapitre de la mise en route de la loi de

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