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Investir dans les énergies renouvelables: une bonne idée?
Dernière mise à jour le : 08/02/2023

Le marché des énergies renouvelables est moins volatil que celui des énergies fossiles, et permet donc une meilleure visibilité, pour un potentiel de rendement plus sûr ( crédit photo : GettyImages )

Le marché des énergies renouvelables est moins volatil que celui des énergies fossiles, et permet donc une meilleure visibilité, pour un potentiel de rendement plus sûr ( crédit photo : GettyImages )

Le dérèglement climatique et la crise énergétique sur fond de tensions géostratégiques mondiales ont fait basculer les décisions d'investissements vers la transition énergétique. Éolien, solaire, biomasse, énergie hydraulique, géothermie… le secteur des énergies renouvelables est en pleine expansion. Selon l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), quelque 44.000 milliards de dollars seront investis dans les énergies renouvelables d'ici à 2050. Moins volatil que le marché des énergies fossiles, le marché de la transition énergétique offre une certaine visibilité aux investisseurs.

Sommaire:

  • Énergies renouvelables: la transition énergétique est nécessaire et urgente
  • La transition énergétique peut être synonyme d'indépendance énergétique
  • Comment les énergies renouvelables peuvent-elles accompagner la transition énergétique?
  • L'investissement vert dans les énergies renouvelables est en plein essor
  • La Chine domine un marché de l'énergie verte fragmenté
  • Investissement dans les énergies renouvelables: profitez d'une bonne visibilité

Énergies renouvelables: la transition énergétique est nécessaire et urgente

L'énergie est un secteur clé pour relever les défis environnementaux qui s'imposent à l'échelle planétaire. En effet, réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 est indispensable pour contenir le réchauffement climatique, selon le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC). Sans diminution suffisante des émissions de CO2 à la fin de la décennie, il sera impossible d'atteindre l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050. Or, le volume de gaz à effet de serre présent dans l'atmosphère doit être stabilisé (ou mieux, réduit) pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C dans le monde. Dans leur 6e rapport sur le climat, publié en 2022, les experts du GIEC précisent qu'une augmentation de la température sur Terre au-delà de ce seuil décuplerait les effets du réchauffement climatique. Les catastrophes naturelles (inondations, incendies, sécheresses, cyclones…) et la disparition de la biodiversité s'aggraveraient alors et s'accéléreraient à un rythme empêchant toute tentative de contention de ses phénomènes.

«Il n'est jamais trop tard», assure le GIEC, en invitant les États à accentuer leurs efforts pour réduire les gaz à effet de serre et opérer une transition durable de leurs économies. L'enjeu est d'éviter «la catastrophe mondiale», selon les termes du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, lors de la COP 27 organisée début novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte. La décarbonation de l'énergie est incontournable pour y parvenir, puisqu'elle est incorporée dans la plupart des processus de production des produits et services de toute nature.

À noter

Le secteur de l'énergie représente les trois quarts des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Selon un rapport publié par l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) en octobre 2022, pour atteindre l'objectif de «zéro émission net» d'ici à 2050, l'approvisionnement en électricité à partir de sources d'énergie «propres» devra doubler dans les huit prochaines années. Les investissements devront tripler d'ici à 2050.

La transition énergétique peut être synonyme d'indépendance énergétique

La transition énergétique est une nécessité absolue, non seulement pour le climat, mais aussi pour la santé humaine. En effet, l'absence de mesures prises s'accompagnerait de la diminution de la pollution de l'air et des eaux. Pour les États, la transition énergétique est l'occasion de retrouver une indépendance énergétique. En outre, les prix flambent sur les marchés financiers, menaçant la sécurité énergétique. Par exemple, la France importe 98,5% de son pétrole, 98% de son gaz naturel, 100% de son charbon et 100% de son uranium.

Des relocalisations promettent des répercussions économiques positives et la possibilité pour les entreprises de se positionner sur toute la chaîne de valeur de la transition énergétique. Cette chaîne comprend la fabrication et l'entretien des équipements, l'installation, le pilotage, l'offre de services innovants dans le domaine des données et de la prévision… De plus, l'indépendance énergétique valorise les ressources locales, permettant la création d'emplois pérennes. Elle entraîne aussi une diminution drastique de la dépense publique pour les États et les collectivités locales.

Comment les énergies renouvelables peuvent-elles accompagner la transition énergétique?

Les énergies renouvelables sont alimentées par le soleil, le vent, la chaleur de la Terre, les marées... Ces ressources naturelles permettent de produire de l'électricité, de la chaleur, du froid, du gaz, des carburants et des combustibles. Contrairement aux énergies fossiles, dont les stocks s'épuisent, elles génèrent peu (ou pas) de déchets et polluent peu (ou pas).

Il existe six familles d'énergies renouvelables:

  • Énergie éolienne (terrestre ou maritime): totalement renouvelable, elle constitue une source d'énergie intermittente et non pilotable, c'est-à-dire non prévisible. Les parcs éoliens maritimes ont un rendement plus élevé que leurs homologues terrestres en raison de vents plus forts et de structures plus puissantes et plus grandes...
  • Énergie solaire (photovoltaïque, thermique et thermodynamique): il s'agit d'une source d'énergie entièrement renouvelable. En revanche, elle ne peut produire qu'en journée et ne permet pas de subvenir aux pics de consommation de fin de journée.
  • Biomasse (bois-énergie, déchets): elle utilise la chaleur et le gaz dégagés par la combustion et la fermentation de matières végétales et animales. La biomasse permet de fabriquer du biogaz et des biocarburants.
  • Énergie hydraulique: il s'agit de l'énergie mécanique de l'eau. Celle-ci est utilisée pour actionner des turbines, dont les mouvements fabriquent de l'électricité. Elle est pilotable, car l'eau peut être stockée dans des réserves grâce aux barrages.
  • Géothermie: c'est l'énergie de la Terre, dont la croûte est chaude, et dont la température augmente en moyenne de 3 degrés tous les 100 mètres de profondeur.
  • Hydrogène: ce conducteur d'énergie (comme l'électricité) a été découvert à l'état naturel dans des fonds marins, dans les années 1970. Il peut également être fabriqué par électrolyse ou gazéification, à partir d'eau ou d'autres énergies. Ainsi, l'hydrogène produit à partir d'énergie nucléaire est considéré comme «vert» (et donc comme une énergie renouvelable) par la Commission européenne depuis l'été 2022. En revanche, l'hydrogène produit à partir d'énergies fossiles (charbon, pétrole…) n'est pas considéré comme une énergie renouvelable.

Bon à savoir

La France veut devenir le champion mondial de l'hydrogène vert. En septembre 2020, elle a présenté une feuille de route pour atteindre cet objectif. Cette «Stratégie nationale pour le développement de l'hydrogène décarboné» s'accompagne de 7 milliards d'euros d'investissements publics jusqu'en 2030.

L'investissement vert dans les énergies renouvelables est en plein essor

Le secteur des énergies renouvelables est en pleine expansion. Plusieurs éléments ont vivement contribué à la volonté politique d'accélération de la transition énergétique:

  • la crise économique déclenchée par la pandémie de Covid-19,
  • les tensions inflationnistes provoquées par une reprise post-Covid sur fond de déséquilibre du commerce international,
  • la crise énergétique mondiale suscitée par la guerre entre l'Otan et la Russie en Ukraine.

Ces événements majeurs ont accentué la tendance de l'investissement dans les énergies renouvelables. L'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) a estimé que l'année 2021 a connu un déploiement inédit des capacités électriques renouvelables dans le monde, avec 290 gigawatts (GW) de capacités nouvelles installées. Quelque 4.800 GW d'installations devraient être disponibles d'ici à 2026. Cela représente une hausse de 60% des énergies renouvelables par rapport à 2020. Celles-ci atteindraient des capacités équivalentes à celles du nucléaire et des énergies fossiles.

La Chine domine un marché de l'énergie verte fragmenté

En 2021, la Chine était le leader mondial du déploiement des énergies renouvelables. La capacité totale d'énergie renouvelable du pays a atteint 894 GW en 2020. À l'avenir, c'est la région Asie-Pacifique qui dominera le marché. En effet, l'Inde bénéficie de 42 parcs solaires reliés au réseau depuis mars 2021. L'un d'eux comprend 11.000 hectares. Parmi les autres plus gros producteurs d'énergies renouvelables figurent les États-Unis, le Brésil, le Canada, la Russie, la Norvège et l'Allemagne.

En conséquence, le marché des énergies renouvelables est fragmenté: il est encore très compétitif. Plusieurs grands acteurs mondiaux de référence se distinguent, comme le groupe américain First Solar, le danois Vestas Wind, le canadien Canadian Solar ou encore le chinois Jinko Solar (le plus grand fabricant de panneaux solaires depuis 2016).

Les énergies renouvelables en France

En France, trois régions atteignent un niveau de consommation d'électricité renouvelable supérieure à 45% de la consommation totale d'énergie: le Grand Est, l'Auvergne-Rhône-Alpes et l'Occitanie.

Le secteur des énergies renouvelables est dominé par la production de bois-énergie (125 TWh), essentiellement utilisée pour le chauffage, la production d'électricité hydraulique (59 TWh), la chaleur renouvelable produite par les pompes à chaleur, l'éolien, les biocarburants et le biogaz. Les énergies renouvelables constituent ainsi la quatrième source d'énergie primaire en 2020 derrière le nucléaire (39%), les produits pétroliers (28%) et le gaz naturel (17%).

En 2021, la production d'énergies renouvelables a représenté 345 TWh, soit 19% de la production totale d'énergie (+5 points sur les dix dernières années). Ce niveau reste inférieur à ce que s'était fixé le gouvernement, à savoir atteindre les 23% en 2020. Il reste très éloigné de son objectif de 40% pour 2030. Pour rattraper ce retard, l'État a décidé d'investir massivement dans les énergies renouvelables grâce au plan France 2030. Présenté en septembre 2022, il est doté de 54 milliards d'euros à investir sur cinq ans (2022-2027). Une enveloppe de 2,1 milliards d'euros est prévue pour accélérer l'essor de la filière Hydrogène. Elle s'ajoute aux 7 milliards d'euros déjà budgétés en 2020.

Investissement dans les énergies renouvelables: profitez d'une bonne visibilité

D'après l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), la demande globale en énergies fossiles devrait reculer à partir de 2025. Leur part dans le mix énergétique mondial passerait alors de 80% aujourd'hui à 60% en 2050.

En parallèle, le marché de la transition énergétique se développe à l'échelle industrielle et tend vers la maturité. Il est encouragé par la multiplication des réglementations visant à accélérer le basculement des énergies fossiles vers les renouvelables. La concurrence étant rude, les coûts de production vont continuer de diminuer. Ainsi, la rentabilité des investissements dans les énergies renouvelables pourrait continuer d'augmenter. Selon l'AIE, quelque 44.000 milliards de dollars seront investis dans les énergies renouvelables d'ici à 2050.

De plus, il s'agit d'un secteur dit «défensif». Il est propice aux conditions compliquées de marché et hermétique aux tensions géopolitiques internationales. Ainsi, le secteur est moins volatil et apporte une sécurité appréciable en termes de visibilité et de rentabilité.

Comment investir dans les énergies renouvelables?

Enfin, pour diversifier votre épargne, le crowdfunding dans des entreprises actrices des énergies renouvelables peut être une bonne idée (selon votre situation personnelle et patrimoniale, ainsi que vos objectifs d'investisseur). Le fonctionnement du crowdfunding dépend de chaque projet. Vous pouvez investir directement dans le capital d'une entreprise, ou bien vous lui prêtez de l'argent avec intérêts, via une plateforme participative spécialisée dans le financement de projets écoresponsables, comme Lumo, Lendosphère ou Enerfip. Ainsi, vous accompagnez des projets à taille humaine de fermes solaires ou de parcs éoliens.

Si vous souhaitez verdir vos placements , une des méthodes les plus accessibles reste d'acheter des actions d'entreprises du secteur. Vous pouvez acquérir ces titres en direct et les mettre dans votre PEA (Plan d'Épargne en Actions). Vous pouvez préférer déléguer la gestion de vos investissements verts et/ou investir dans les actions de plusieurs entreprises plutôt que d'une seule. Dans ce cas, vous choisirez de placer votre argent dans des fonds et des Sicav dits «verts», ou dans des ETF («tracker»). Vous pouvez également souscrire des parts de ces fonds via les unités de compte de votre contrat d'assurance-vie ou de votre Plan d'Épargne Retraite (PER). Votre assureur est en effet tenu par la loi de vous proposer au moins un fonds durable ( label ISR ), un fonds solidaire (label Finansol) et un fonds «vert» (label Greenfin).

Lorsque vous décidez d'investir dans les marchés financiers (actions, obligations…), vous pouvez décider d'être acteur de la transition énergétique en participant financièrement à son essor. Vous pouvez investir dans des titres favorisant l'utilisation de ressources renouvelables: le solaire, l'hydrogène, l'hydraulique, l'éolien ou la biomasse.