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Comment aborder les obligations à «haut rendement»
Dernière mise à jour le : 22/08/2025

lovelyday12/Shutterstock / lovelyday12

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Certaines obligations affichent des rendements en apparence très attractifs comparés à ceux du Livret A ou des emprunts d'État. Toutefois, il convient de garder à l'esprit qu'un rendement élevé s'accompagne généralement d'un risque plus important. Les obligations à «haut rendement», telles que classées par les agences de notation, restent difficiles d'accès pour un investisseur particulier. Elles sont souvent émises par des entreprises dont la solidité financière est jugée plus fragile.

Le rendement d'une obligation constitue la contrepartie du risque assumé par l'investisseur. L'investissement obligataire comporte deux grands types de risque : le risque de taux et le risque de crédit. Le risque de taux est lié à l'évolution des taux d'intérêt sur le marché. Si ces derniers deviennent supérieurs au rendement offert par l'obligation, le prix de celle-ci tend à baisser. Plus l'échéance de remboursement est lointaine, plus ce risque est accentué.

Le risque de crédit, quant à lui, dépend du profil de l'émetteur, c'est-à-dire de l'emprunteur. Dans le cas d'une entreprise, son niveau d'endettement, sa rentabilité, la volatilité de ses revenus ou encore le contexte économique peuvent affecter sa capacité de remboursement et accroître son risque de défaut (faillite). Plus ce risque est élevé, plus les investisseurs exigent un rendement important. Les agences de notation évaluent ce risque à travers des notations financières régulièrement mises à jour.

À savoir
L'écart de rendement entre une obligation et un placement sans risque est appelé «prime de risque». Elle s'exprime en points de base. Par exemple, une obligation offrant un rendement de 4%, alors que les placements sans risque rapportent 1%, présente une prime de risque de 300 points de base (100 points de base équivalent à 1%).

La classification des obligations à haut rendement

Les agences de notation attribuent une note à chaque émetteur obligataire en fonction de son niveau de risque. Les obligations classées dans la catégorie «haut rendement» (high yield) ont une note comprise entre BB+ et D chez Standard & Poor's et Fitch Ratings, et entre Ba1 et C chez Moody's. Elles s'opposent aux obligations dites «investment grade», qui présentent un faible risque de crédit. Ces dernières sont notées de AAA à BBB– (S&P/Fitch) et de Aaa à Baa3 (Moody's).

À noter
La plupart des investisseurs institutionnels (banques, assureurs, caisses de retraite…) ne sont pas autorisés à acquérir des obligations classées dans la catégorie «haut rendement». Cette restriction limite la liquidité de ces titres sur le marché secondaire.

Une classe d'actifs difficile à aborder pour un investisseur particulier

Les obligations à haut rendement forment une classe d'actifs à part entière. La baisse des taux d'intérêt, entretenue par les banques centrales, a permis à de nombreuses entreprises de privilégier l'émission obligataire plutôt que le recours aux prêts bancaires. Ce phénomène s'est accentué depuis les politiques monétaires accommodantes mises en place après 2020.

Pour autant, il reste difficile pour un investisseur particulier de se positionner sur ces titres, en raison de leur risque élevé et de leur liquidité souvent réduite (du fait de l'absence des investisseurs institutionnels). En cas de dégradation de la situation d'une entreprise mal notée, la revente de l'obligation peut s'avérer impossible, entraînant une perte totale. Ce risque est appelé “risque de liquidité”.

Si vous souhaitez malgré tout rechercher un surplus de rendement sur le marché obligataire en acceptant un niveau de risque plus élevé, une alternative consiste à passer par un fonds spécialisé (FCP ou ETF) dans les obligations à haut rendement. Vous bénéficiez ainsi d'une expertise et d'une meilleure diversification. Ces fonds, appelés “fonds high yield”, sont accessibles via des contrats d'assurance-vie ou des comptes-titres.

La prime de risque offerte par les obligations à «haut rendement» peut sembler séduisante. Elle ne doit cependant pas faire oublier le risque de défaut des émetteurs. Une analyse approfondie du profil de l'émetteur et du contexte économique est indispensable avant toute décision d'investissement.

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