La gauche soutient une proposition de contribution exceptionnelle de solidarité à 20%, qui n'emporte pas l'adhésion du gouvernement.

Roland Lescure, le 4 juillet 2022, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )
"Restons le pays qui taxe le plus, c'est pas la peine de s'échapper davantage". Pendant que le Sénat s'apprêtait à examiner le second volet des mesures de soutien au pouvoir d'achat, qui voit ressurgir la question d'une taxation des "superprofits" de grands groupes, le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure a affiché lundi 1er août sur franceinfo les réticences de l'exécutif face à cette piste défendue par la gauche.
Rejetée de peu par les députés, la question de cette taxation a été relancée par les énormes bénéfices engrangés par TotalEnergies , mais aussi Engie et les transporteurs comme CMA CGM. TotalEnergies a plus que doublé son bénéfice net au deuxième trimestre, à 5,7 milliards de dollars. L'idée d'une contribution exceptionnelle sous forme de taxe, comme appliquée en Grande-Bretagne ou en Italie, sera portée par la gauche mais aussi par le groupe centriste. Son président Hervé Marseille entend faire entendre ses "marqueurs", quitte à "diverger" avec LR, première composante de la majorité sénatoriale de droite. "On a une vision plus sociale que budgétaire", indique-t-il. Son groupe proposera la mise en place d'une contribution exceptionnelle de solidarité sur les superprofits à 20%. Mais même avec le soutien de toute la gauche, la supertaxe ne devrait pas, sauf surprise, être votée.
Formule des années 70
"La réalité qu'en France, on n'a toujours pas de pétrole, et on une idée qui vient systématiquement dès qu'on a un problème, c'est la fiscalité" , a commenté Roland Lescure, dans une allusion au célèbre slogan "On a pas de pétrole mais on a des idées", en vogue en France dans le contexte post-choc pétrolier des années 70.
"En France, on est le pays avec le Danemark qui taxe le plus les ménages et les entreprises. Au Royaume-Uni, les impôts sont bien inférieurs", a t-il ajouté. "Restons le pays qui taxe le plus, c'est pas la peine de s'échapper davantage, et faisons confiance à la responsabilité des entreprises, parce qu'elles en ont une", a t-il conclu.
Même avec le soutien de toute la gauche, la supertaxe ne devrait pas, sauf surprise, être votée. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'y était vivement opposé, arguant qu'"une taxe n’est pas une réponse à la situation économique de notre pays". La ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, a pour sa part renvoyé la question à la fin d'année, "si on se rend compte que les entreprises n'ont pas pris leurs responsabilités à l'endroit des Français".
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