Bruno Le Maire a affirmé "ne pas donner la garantie" que le gouvernement n'utilisera pas l'article 49.3 pour voter la réforme des retraites, une déclaration qui a déclenché l'ire immédiate de Jean-Luc Mélenchon et de Fabien Roussel.
Jean-Luc Mélenchon, dans un bureau de vote à Marseille, le 24 avril 2022. ( AFP / CHRISTOPHE SIMON )
La réforme des retraites cristallise les tensions entre opposition et majorité. Les chefs de LFI Jean-Luc Mélenchon et du PCF Fabien Roussel ont fustigé, lundi 25 avril, un éventuel recours à l'article 49-3 pour la réforme des retraites . Interrogé sur franceinfo sur sa capacité à garantir que le gouvernement ne passera pas en force sur cette réforme ultra sensible, le ministre a répondu: "Je ne peux pas donner cette garantie, je ne le souhaite pas, ça c'est certain. J'ai toujours dit que cette réforme devait faire l'objet le plus possible de discussions et de dialogue avec l'espoir d'aboutir à un compromis".
Au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron qui a dit privilégier la "concertation" , Bruno Le Maire a pris soin dans le même entretien de souligner qu'il ne serait peut-être bientôt plus ministre. Sa réponse a néanmoins provoqué l' ire immédiate de Jean-Luc Mélenchon et de Fabien Roussel , tous deux ex-candidats à la présidentielle et dans les starting-blocks pour les législatives des 12 et 19 juin . "Macron à peine réélu, il veut déjà passer par le 49-3 la retraite à 65 ans. Un détail: seul le Premier ministre déclenche les 49-3. Pour l’empêcher donc, une solution: l'Union Populaire à Matignon!", a lancé dans un tweet Jean-Luc Mélenchon, favorable à la retraite à 60 ans et qui, fort de ses 22% des voix au premier tour, exhorte depuis les Français à l'"élire Premier ministre" aux législatives.
"Passer en force"
"La majorité de Français qui ne veulent pas de la retraite à 65 ans peuvent eux recourir au 12/06 et 19/06 !", en votant LFI pour les deux tours des législatives , a lancé le numéro deux des Insoumis, Adrien Quatennens, sur Twitter également. La patronne des députés LFI Mathilde Panot a ironisé: "Le Président le plus mal élu depuis 50 ans parlait hier de 'nouvelle méthode démocratique' et de 'bienveillance'. Traduction: passer en force la retraite à 65 ans".
Le chef de file des communistes Fabien Roussel a de son côté tweeté: "Le 12 et 19 juin, mettons-lui un 49.3 par les urnes aux législatives" Emmanuel Macron veut "décaler l'âge légal" de départ à la retraite "de 4 mois par an". Cela signifie porter cet âge "en 2028 à 64 ans, et en 2031 à 65 ans", a-t-il précisé, en défendant un dispositif de "carrières longues" et un autre de "pénibilité". Le recours à l'article 49, alinéa 3 de la Constitution permet au Premier ministre d'engager sa responsabilité sur un texte de loi, et de le faire adopter sans vote du Parlement.
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