Le patron des sénateurs LR estime que cette mesure est "une liberté" de l'employeur et de l'employé, qui "va choisir entre le loisir ou le pouvoir d'achat". Son parti aimerait voir le dispositif se pérenniser.

Bruno Retailleau au siège des Republicains (LR) à Paris le 3 mai 2022. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Invité sur RTL , mercredi 3 août, Bruno Retailleau a expliqué sa position en faveur du rachat des RTT, un dispositif voté la veille dans le second volet des mesures pour le pouvoir d'achat et qui permettra à un salarié d'augmenter sa rémunération en renonçant à ses repos . "J'assume de faire exploser le cadre des 35 heures", a plaidé le patron des sénateurs Les Républicains (LR).
L'élu de Vendée explique sa position en comparant le niveau de vie d'un Français et d'un Allemand. "Il y a 20 ans, un Allemand et un Français, même niveau de vie. 20 ans après, la différence de niveau de vie - du pouvoir d'achat - c'est 5.000 euros de moins pour un Français par rapport à un Allemand . Vous savez pourquoi ? En France, on fait les 35 heures et les Allemands font l'inverse", a-t-il comparé.
"Donner du pouvoir d'achat aux Françaises et aux Français"
"Il ne faut plus mentir aux Français. On a effacé une partie des effets, des conséquences absolument néfastes, des 35 heures. On ne peut pas être le pays qui travaille le moins en Europe, qui dépense le plus , on a besoin d'un modèle social généreux et on ne peut le faire qu'en injectant du travail. (...) C'est comme ça qu'on donne du pouvoir d'achat aux Françaises et aux Français", a poursuivi Bruno Retailleau.
Le sénateur a affirmé que son camp politique souhaitait voir cette mesure se pérenniser dans le temps alors que le gouvernement a précisé vouloir mettre fin à ce dispositif le 31 décembre 2023 . "C'est une liberté, c'est un choix de l'employeur et de l'employé, il va choisir entre le loisir ou le pouvoir d'achat", a déclaré le sénateur LR.
Un "coup de canif" dans les 35 heures
La mesure est largement controversée par la gauche et les syndicats qui dénoncent un contre-sens. "Les salariés vont voir les RTT comme une source potentielle de revenus, et renoncer à ce temps supplémentaire pour se reposer ", s'est inquiété mardi Vincent Gautheron, membre de la commission exécutive de la CGT.
D'autant que la mesure ne concerne pas tous les secteurs, rappelle Vincent Gautheron. "Beaucoup de branches, comme l'hôtellerie-restauration et l'aide à la personne, n'ont pas de RTT, et ne verront donc pas d'augmentation de leur salaire", a-t-il relevé auprès de l'AFP. Les syndicats s'insurgent avant tout d'un "coup de canif" dans le dispositif des 35 heures. Pour Vincent Gautheron, "le gouvernement remet en cause le temps de travail, sans l'attaquer frontalement".
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