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Inflation : celui ou celle qui remportera la présidentielle fera face à une économie menacée
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/04/2022 à 08:45

La guerre en Ukraine a aggravé les perturbations des chaînes d'approvisionnement des entreprises, freinant l'activité dans l'industrie. Elle a également renforcé l'inflation.

Une station-essence à Chartres, en France le 1er avril 2022. ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER              )

Une station-essence à Chartres, en France le 1er avril 2022. ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

Une situation économique particulièrement incertaine. C'est ce à quoi le prochain président devra faire face dès son arrivée à l’Élysée, dimanche 24 avril. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a prévenu qu'"incontestablement, nous allons devoir traverser des temps économiques plus difficiles . L'économie française avance sur une route devenue plus glissante ".

Alors que la croissance française a atteint 7% en 2021, une des plus importantes de la zone euro après la récession record de 8% de 2020 , le paysage s'est assombri ces dernières semaines. Patrick Artus, chef économiste de Natixis souligne qu'"on avait assez bien réussi en France la sortie de la crise du Covid-19, et même de manière surprenante", en évoquant le faible nombre de faillites , un endettement des entreprises maîtrisé et la baisse du chômage.

Une croissance affaiblie

Mais la guerre en Ukraine a aggravé les perturbations des chaînes d'approvisionnement des entreprises, freinant l'activité dans l'industrie, et a renforcé une inflation (4,5% en mars) déjà importante du fait de la flambée des prix de l'énergie et des matières premières. "Le conflit vient encore affaiblir la croissance qui était en train de se tasser, avec une inflation qui grignote le pouvoir d'achat des ménages et érode les marges des entreprises", estime Emmanuel Jessua, économiste chez Rexecode, tablant sur une inflation autour de 4% cette année.

Évolution trimestrielle du PIB français depuis le 4e trimestre 2018, selon l'Insee  ( AFP /  )

Évolution trimestrielle du PIB français depuis le 4e trimestre 2018, selon l'Insee ( AFP / )

Avec sans doute en perspective une "répercussion progressive" sur les salaires et les prix de vente, amenés à augmenter pour suivre le mouvement de hausse, ce qui va "encore alimenter l'inflation" dans les prochains mois, comme on l'observe déjà aux États-Unis, ajoute-t-il. Pour l'instant, l'économie française semble encore résister , avec une progression du PIB attendue à 0,25% au premier trimestre selon la Banque de France, et 0,3% selon l'Insee, mais les deux institutions se montrent beaucoup plus prudentes pour la suite.

La guerre provoque "un choc de prix, d'incertitude et de confiance", a résumé mi-mars Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l'Insee. Ménages et entreprises montrent déjà des signes de pessimisme qui pourraient peser sur la consommation et sur l'investissement.

Une perte du pouvoir d'achat

"Je pense qu'on va perdre 2 points de croissance cette année par rapport aux 4% qu'on pouvait escompter", estime Patrick Artus. Une moindre croissance à laquelle va s'ajouter une perte de pouvoir d'achat, qui frappera davantage les ménages les plus modestes, plus sensibles aux hausses des prix de l'énergie et des produits alimentaires. Le FMI a d'ailleurs abaissé mardi de 0,6 point à 2,9%, sa prévision pour la France.

Graphiques montrant l'évolution du pouvoir d'achat, du niveau de vie et du nombre d'allocataires de minimas sociaux depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017 ( AFP /  )

Graphiques montrant l'évolution du pouvoir d'achat, du niveau de vie et du nombre d'allocataires de minimas sociaux depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017 ( AFP / )

Comment, dans ce contexte, financer les investissements nécessaires pour la transition écologique, l'éducation, les compétences et la santé? Et comment soutenir la réindustrialisation de la France alors que le déficit commercial a atteint des records? C'est tout le défi du prochain quinquennat. Le ou la futur(e) président(e) de la République, devra sans doute muscler son action contre les effets du conflit, et en premier lieu l'inflation . Marine Le Pen propose notamment une baisse de la TVA, quand Emmanuel Macron promet par exemple une aide ciblée et une réévaluation des pensions de retraite à l'été prochain.

"Un problème de fiances publiques"

Le tout dans un contexte budgétaire tendu, avec un déficit (6,5% fin 2021) et une dette gigantesques (112,9%) en sortie de crise sanitaire. "On a des programmes assez coûteux - même si celui d'Emmanuel Macron l'est beaucoup moins que celui de Marine Le Pen - et dont le financement n'est pas toujours explicite", pointe Emmanuel Jessua. Le président-candidat a chiffré le sien à environ 50 milliards d'euros, financé en partie par la réforme des retraites et l'atteinte du plein emploi, tandis que Marine Le Pen prévoit 68 milliards d'euros de dépenses, dont le financement prévu est mis en doute par la plupart des économistes.

" Quel que soit le candidat élu, de toute façon il aura un énorme problème de finances publiques et il ne faut pas croire qu'on pourra passer ça à la trappe ", prévient Patrick Artus. Une situation d'autant plus inquiétante que pour faire face à l'inflation la Banque centrale européenne a ouvert la voie à un relèvement de ses taux d'intérêts, ce qui pourrait gripper encore davantage la croissance.

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7 commentaires

  • 20 avril 11:18

    La grande différence entre Emmanuel Macron et MLP, c'est que lui aura le soutien de l'Europe et des politiques communes européennes alors que l'autre, avec son positionnement anti européen dès le premier jour nous mettra au ban de l'Europe et aucun soutien ne pourra venir de nos alliés, bien au contraire même. Une cata annoncée !


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