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En France, la campagne éparpillée accélère la cadence
information fournie par Reuters 07/05/2019 à 13:12

EN FRANCE, LA CAMPAGNE ÉPARPILLÉE ACCÉLÈRE LA CADENCE

EN FRANCE, LA CAMPAGNE ÉPARPILLÉE ACCÉLÈRE LA CADENCE

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Les écuries s'agitent en France à moins de 20 jours des élections européennes qui verront s'affronter un nombre record de 33 listes, dont beaucoup espèrent perturber le duel annoncé entre le camp présidentiel et le Rassemblement national.

"Nous n'avons jamais dit que ce serait facile" : cette réflexion de Nathalie Loiseau, tête de liste La République en marche-Mouvement démocrate (LaRem-MoDem), lundi en Normandie, résume le sentiment de la majorité, où l'on dramatise les enjeux tout en redoutant une mue du scrutin en vote pour ou contre Emmanuel Macron, à la tête d'un pays divisé où sourd la colère.

Elu il y a deux ans exactement sur une plate-forme européenne, surgi dans la cour du Louvre au son de "l'Hymne à la joie" le soir de sa victoire, le président mène une bataille personnelle et bat le rappel de ses troupes pour la mener.

"Il y aura bien sûr de la part du président une forme d’engagement" dans la campagne, a déclaré mardi un proche, rappelant les récents propos d’Emmanuel Macron sur des élections "ni anodines ni ordinaires". Selon une seconde source à l’Elysée, plusieurs pistes sont explorées mais la décision n’est pas encore prise, y compris sur la possibilité d’une participation à un meeting.

Après la présentation de son programme, jeudi, LaRem sera samedi en réunion publique à Strasbourg, lieu du Parlement européen où elle entend faire émerger un pôle centriste assez puissant pour déranger l'alliance traditionnelle entre conservateurs et sociaux-démocrates, au-delà de leur clivage. L'affiche annonce Nathalie Loiseau, mais aussi l'ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit et l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, prise de la "macronie" à droite.

LES MINISTRES ENVOYÉS AU CHARBON

Lundi soir à Caen, l'actuel chef du gouvernement et quelques ministres sont venus à la rescousse de Nathalie Loiseau, figure méconnue critiquée pour des maladresses et un certain manque de charisme alors que les sondages constatent un récent effritement des intentions de vote pour son camp.

"Tes compétences, ton honnêteté, ta solidité (...), toutes ces qualités sont essentielles pour être un excellent député européen", a dit Edouard Philippe, tandis que d'autres ministres applaudissaient l'écologiste Pascal Canfin, numéro deux de la liste, au théâtre Bobino à Paris.

Les doutes de la majorité donnent du coeur à l'ouvrage au Rassemblement national de Jordan Bardella, qui espère terminer en tête le 26 mai, comme le Front national en 2014 avec près de 25% des voix. "Loiseau bat de l'aile", a-t-il ironisé mardi sur Radio Classique, appelant à l'avènement d'un "acte du 26 mai" sur le modèle des manifestations des "Gilets jaunes" qui agitent la France depuis six mois.

Le camp des Républicains veut aussi y croire.

"Nous avons 20 jours, 20 jours pour convaincre", a lancé le président Laurent Wauquiez lundi soir à Marseille en soutien de son poulain François-Xavier Bellamy au score annoncé pour l'heure autour de 14%, loin des 20,8% de l'UMP il y a cinq ans mais en hausse constante dans l'opinion depuis un mois.

CRÉER LA SURPRISE

A La France insoumise, Manon Aubry, 29 ans, multiplie meetings et passages dans les médias pour s'imposer comme tête de liste de la formation de Jean-Luc Mélenchon, qui organise entre autres un "Festival de l'insoumission" à Paris le 19 mai. Ce scrutin, "c'est un référendum pour ou contre Macron", a-t-elle considéré lundi sur BFM TV, tout se donnant prudemment l'objectif électoral de faire "le plus possible" le 26 mai.

Crédité d'environ 9%, tout comme LFI, le chef de file d'Europe Ecologie-Les Verts, Yannick Jadot, profite d'un alarmant rapport sur la disparition de la biodiversité pour reprendre la main face à un président jugé trop timoré en matière de défense de la nature.

Branle-bas de combat aussi pour le duo Place publique-Parti socialiste, à qui les sondages prédisent au mieux 6%, alors qu'il ambitionne de ramener l'espoir à gauche.

"Notre liste, c'est l'embryon de ce qui va reconstituer la gauche dans les années qui viennent", a promis Raphaël Glucksmann lundi, comptant sur le soutien de l'ancienne ministre Christiane Taubira le 15 mai à Rouen (Seine-Maritime) pour raviver la flamme des "orphelins de la gauche".

Derrière ces cinq leaders, pas moins de 28 listes se disputent les voix restantes, avec peu de chances de passer la barre des 5% nécessaires pour envoyer des élus à Strasbourg.

Le communiste Ian Brossat, le leader de Génération.s Benoît Hamon ou encore le fondateur de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan comptent sur la campagne officielle, qui imposera à partir de lundi un temps d'antenne égal à chaque candidat, pour créer en leur faveur une improbable surprise.

(Avec Jean-Baptiste Vey, avec Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)

3 commentaires

  • 07 mai 14:44

    33 listes...mais combien en fait ayant un réel programme et quelques compétences sur l'UE, son histoire, ses institutions, son fonctionnement??? La réalité est bien plus triviale...une score de 3% et les frais de campagne sont remboursés...de quoi se faire un peu de publicité aux frais de l'Etat. Et en Allemagne c'est encore pire, plus de quarante liste....Démocratie ou démagogie?


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