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Derniers regrets des "skinheads" jugés pour la mort d'un "antifa"
information fournie par Reuters 14/09/2018 à 12:10

DERNIERS REGRETS DES "SKINHEADS" JUGÉS POUR LA MORT D'UN "ANTIFA"

DERNIERS REGRETS DES "SKINHEADS" JUGÉS POUR LA MORT D'UN "ANTIFA"

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Les trois ancien "skinheads" jugés par la Cour d'assises de Paris pour la mort du jeune militant antifasciste Clément Méric en 2013 ont adressé vendredi leurs regrets à la famille de la victime avant que le jury ne se retire pour délibérer.

L'avocat général a requis jeudi des peines sévères : 12 ans de prison à l'encontre d'Esteban Morillo pour coups mortels en réunion avec arme (en l'occurrence un poing américain), sept ans à l'encontre de Samuel Dufour pour complicité de coups mortels et quatre ans, dont deux avec sursis, à l'encontre d'Alexandre Eyraud pour violences volontaires.

Des réquisitions jugées disproportionnées par leurs avocats, qui ont demandé une sanction "juste" pour ce qui reste à leurs yeux une bagarre qui a mal tourné et font valoir que leurs clients ont rompu avec leurs fréquentations d'il y a cinq ans.

Mais pour Me Michel Tubiana, avocat de deux camarades de Clément Méric, le jeune étudiant et ses amis "ont été victimes d'une agression directement liée à l'idéologie politique que portent les accusés".

Le 5 juin 2013, la rencontre fortuite d'un petit groupe de militants antifascistes et de "skinheads" proches du mouvement d'extrême droite "Troisième voie" lors d'une vente privée de vêtements dans le quartier des grands magasins, à Paris, avait tourné à la bagarre de rue après des provocations verbales.

Frappés à plusieurs reprises au visage, Clément Méric, étudiant en sciences politiques de 18 ans originaire de Brest, s'était effondré. Ce jeune homme frêle soigné pour une leucémie était décédé le lendemain des suites d'une hémorragie cérébrale.

AU BORD DES LARMES

Sa mort avait suscité une vive émotion et des manifestations dénonçant la violence de l'extrême droite. Le gouvernement socialiste de l'époque avait dissous "Troisième voie" et deux autres organisations d'ultra-droite, "L'Oeuvre française" et les "Jeunesses nationalistes révolutionnaires".

Esteban Morillo, 25 ans, que des témoins avaient entendu crier "One shot!" ("Un de chute!") après que Clément Méric se fut effondré, a reconnu avoir porté deux coups potentiellement mortels mais nie avoir utilisé un poing américain.

"Ça fait cinq ans, j'ai toujours les mêmes regrets", a déclaré vendredi à la barre, au bord des larmes, l'ex-agent de sécurité, qui a banni de sa mise tout ce qui pourrait rappeler son passé "skinhead" et était chef d'équipe dans une entreprise de nettoyage jusqu'à son licenciement la veille du procès.

"Je suis vraiment désolé pour la famille, j'espère simplement qu'ils pourront retrouver la paix", a ajouté Esteban Morillo, qui a déjà fait près de 15 mois de détention provisoire en 2013-2014.

Samuel Dufour maintient pour sa part ne pas avoir frappé Clément Méric. A la barre vendredi matin, ce boulanger de 25 ans, qui a fait un peu plus d'un an de détention provisoire, a confié avoir "réfléchi toute la nuit" mais a eu du mal à trouver ses mots. Il a dit ne pas voir l'utilité de retourner en prison et être lui aussi "désolé" pour la famille de Clément Méric.

Alexandre Eyraud a quant à lui réaffirmé n'avoir frappé ni la victime ni ses amis. "Mais j'ai une certaine responsabilité morale et j'adresse toutes mes pensées à sa famille", a déclaré le plus âgé des trois prévenus (28 ans), aujourd'hui éducateur canin et auto-entrepreneur.

(Edité par Sophie Louet)

2 commentaires

  • 14 septembre 13:00

    Les néo fascistes, comme les a très bien décri Pier Paolo Pasolini dans ses "écrits corsaires", tiennent la banderole sur la photographie...


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