Faute de repères, faute de perspectives réelles face à une crise qui revêt une dimension inédite, rien ne semble rassurer les marchés. L'émotion gouverne de façon inédite...
Même l'annonce de la Fed hier qui a baissé de 100 points de base ses taux ne suffit pas à rassurer. Il faut dire que le mot récession est désormais lâché ce qui provoque une capitulation des marchés qui attendent que les gouvernements réagissent fortement, notamment avec de la relance budgétaire.
La Bourse de Paris a perdu plus de 12% dans la journée, avant de regagner du terrain. L'indice phare parisien n'affichait plus que 4,12% de baisse une heure avant la clôture. Finalement, le CAC 40 termine la séance à - 5,75% vers 3881 points dans un volume d'échanges de 7,5 milliards d'euros.
Les chutes des différents indices sectoriels continuent de donner le vertige. Les effets de la pandémie de coronavirus sur des pans entiers de l'économie s'accélèrent. Le fabricant de matériaux de construction Saint-Gobain est lanterne rouge du CAC 40 : -17,11%.
Les banques sont toujours très affectées par cette crise. La baisse des taux n'est en effet pas une bonne nouvelle pour le secteur bancaire. Société Générale perd 15,33%, BNP Paribas -13,52%, Crédit Agricole -11,43%.
Côté automobile, le groupe PSA a annoncé la fermeture de ses usines en Europe jusqu'au 27 mars. Le titre chute de 7,19%. Renault a de son côté annoncé la mise à l'arrêt de ses usines en France. Son titre qui affiche 67% de baisse en un mois est à -12,87%
Le transport aérien continue de chuter après les annonces en cascade d'une réduction drastique de l'offre des compagnies aériennes. Sur le SBF 120, Air France, qui prévoit une réduction de son activité de 70% à 90% lors des deux prochains mois au moins, chute de plus de 10% en séance.
Toujours sur le SBF 120, la foncière Covivio s'effondre de plus de 21%. Spie affiche plus de 20% de baisse.
Quelques valeurs défensives tirent toutefois leur épingle du jeu. Comme Sanofi + 4,35% sur l'indice phare parisien. Les laboratoires Sanofi et Régeneron ont en effet annoncé le lancement d'un essai clinique pour évaluer l'efficacité d'un de leur médicament contre le Covid-19.
Du côté du pétrole, la baisse continue dans un contexte de crise sanitaire qui a ralenti la demande d'or noir. L'Arabie saoudite qui s'est lancée dans une guerre des prix la semaine dernière a fait savoir aujourd'hui que l'augmentation de son offre de pétrole annoncée pour le mois d'avril pourrait être reconduite en mai. Le baril de Brent s'échange en dessous des 30 dollars. Le WTI, à 29 dollars.
Cette lourde chute des prix du pétrole a emporté ces derniers jours les valeurs liées au secteur, TechnipFMC qui a baissé de 74% en moins d'un mois, a indiqué que l'environnement de marché actuel ne permettait pas de réunir les conditions à une scission en deux entités prévue initialement avant la fin du premier trimestre 2020. Ce qui rassure un peu les investisseurs, le titre prend 1,37%.
Aux Etats-Unis, les nouvelles annonces de la Fed ont été totalement contreproductives. Les indices phares de la Bourse de New-York ont chuté de plus 10% à l'ouverture entraînant une suspension des cotations pendant 15 minutes.
A 17h40, les principaux indices continuaient de creuser leurs pertes : -8% pour le Dow Jones et plus de 7% de baisse pour le Nasdaq et le S & P 500. Les valeurs financières ou celles liées au tourisme ou à l'énergie sont toujours les plus touchées par cette crise sanitaire ;