Bail chambre chez l’habitant : une solution locative gagnant-gagnant ! information fournie par BoursoBank 30/09/2025 à 08:00
Vos enfants ont quitté le nid et votre logement est devenu trop grand pour vous ? Vous avez une chambre inoccupée et souhaiteriez un peu de compagnie, tout en vous constituant un complément de revenus ? Dans ce cas, louer l'une de vos chambres peut être une solution intéressante…
D'un côté, un parc locatif hyper tendu, qui transforme souvent la recherche d'un logement en parcours du combattant pour les aspirants locataires…De l'autre, des propriétaires qui disposent d'une chambre vide et souhaitent compléter leurs revenus tout en rompant leur isolement…
Encore méconnu, le "bail chambre chez l'habitant", c'est-à-dire la location d'une chambre, généralement meublée, au sein du logement d'un particulier est une solution locative qui présente de nombreux avantages pour les deux parties.
Pouvez-vous louer une chambre de votre logement ?
Si vous êtes propriétaire de votre logement et qu'il s'agit de votre résidence principale, rien ne vous empêche de louer l'une de vos chambres.
Cela peut vous permettre de vous constituer un complément de revenus tout en rompant votre isolement : cette solution peut notamment être appréciable si vous êtes senior.
Vous devez toutefois veiller à respecter certaines règles :
- Pour commencer, la chambre que vous souhaitez louer doit remplir certains critères de décence tels que prévus par la loi : elle doit notamment faire au minimum 9 mètres carrés pour 2,20 mètres de hauteur de plafond, ne présenter aucun risque pour la santé et la sécurité du locataire, comporter au moins une fenêtre et ne pas contenir de nuisibles ou de parasites.
- Même si la location d'une chambre nue est théoriquement possible, les locataires sont généralement intéressés par une chambre meublée dans laquelle ils n'ont plus qu'à amener leurs affaires personnelles. Vous devez donc équiper la chambre des meubles nécessaires dont la liste est fixée par le décret N°2015-981 du 31 juillet 2015 à savoir la literie, incluant une couette ou couverture, un dispositif d'occultation des fenêtres, des étagères de rangement, des luminaires, une table, des sièges, etc.
A moins que la chambre ne comporte un coin cuisine équipé, des sanitaires et une salle d'eau privatifs, vous devrez partager votre cuisine, vos sanitaires et votre salle d'eau en l'indiquant dans le bail de location.
D'une manière générale, vous serez amené à partager certaines pièces avec votre locataire et pour éviter tout conflit à venir, mieux vaut vous mettre d'accord en amont sur les règles de partage (horaires, possibilité de recevoir des invités, de fumer, etc.) et les fixer noir sur blanc dans un règlement intérieur qui sera signé par les deux parties et annexé au contrat de location.
Bon à savoir : la chambre que vous louez relève en revanche des parties privatives dévolues au locataire, ce qui implique que vous n'avez pas le droit d'y entrer ou d'interdire d'y recevoir des invités.
- Vous devez rédiger un contrat de location meublée définissant notamment le montant du loyer et des charges.
- Suivant le type de bail choisi vous devrez peut-être vous enregistrer auprès de l'administration fiscale en tant que loueur meublé non professionnel (LMNP).
Bon à savoir : si vous décidez de louer une chambre de votre résidence principale, mieux vaut faire le point avec votre assureur pour adapter la couverture de votre assurance habitation et voir les autres assurances qui pourraient vous être utiles comme par exemple la garantie contre les loyers impayés (GLI).
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Quel bail pour louer une chambre dans votre logement ?
Plusieurs types de contrat de location sont possibles :
- Bail d'habitation «classique» pour une chambre vide avec un contrat de 3 ans ou plus, renouvelable par tacite reconduction pour une durée de trois ans. Le préavis de départ en cours de bail est de 3 mois , réduit à 1 mois si le logement est situé en zone dite «tendue» ou dans l'un des cas d'exception prévus par la loi comme la perte d'emploi.
- Location meublée avec un bail conclu pour un an, renouvelable une fois sauf si le bailleur ou le locataire ne le souhaitent pas. Le préavis de départ en cours de bail est d'un mois.
- Bail mobilité avec un bail conclu pour une durée de 1 à 10 mois. Le bail mobilité peut être prolongé une seule fois mais sa durée totale ne peut excéder 10 mois. Si à l'issue du bail mobilité locataire et propriétaire veulent poursuivre la location, ils devront basculer vers un bail d'habitation «classique». Le préavis de départ en cours de bail est d'un mois.
- Bail étudiant pour une durée de 9 mois non renouvelable. Si l'étudiant souhaite rester dans le logement, un nouveau bail de location devra être signé. Si le locataire veut partir en cours de bail, il doit respecter un délai de préavis d'un mois.
Bon à savoir : quel que soit le type de contrat de location retenu, il vous faudra réaliser un état des lieux d'entrée, qui sera comparé à l'état des lieux de sortie lors de la fin du bail.
Et si vous optiez pour la cohabitation intergénérationnelle solidaire ?
En plus des différents types de contrats de location précédemment évoqués, vous pouvez aussi vous tourner vers la cohabitation intergénérationnelle solidaire, à condition d'être âgé de plus de 60 ans et d'accueillir un locataire de moins de 30 ans.
Encadrée juridiquement par la loi Elan de 2018, la cohabitation intergénérationnelle doit être «solidaire», c'est-à-dire qu'au-delà de l'aspect locatif, il s'agit bien pour les deux parties de cohabiter et de renforcer le lien social en partageant des moments de convivialité.
Il existe deux types de cohabitation intergénérationnelle solidaire :
- Mise à disposition gratuite par une personne âgée d'une partie de son domicile à un jeune en contrepartie de temps de présence ou de menus services rendus, sans que le jeune ne participe financièrement aux charges.
- Sous-location d'une partie de son domicile par une personne âgée à un jeune en contrepartie d'une participation financière modeste librement convenue.
Dans un cas comme dans l'autre, les deux parties signent un contrat dit de «cohabitation intergénérationnelle solidaire» qui fixe la durée de la cohabitation, l'éventuelle contribution financière et surtout les temps de présence et les services que le jeune pourra rendre au senior, comme par exemple être présent la nuit ou diner ensemble deux fois par semaine.
Attention toutefois à ne pas confondre «menus services» et «aide à la personne» : il ne peut par exemple pas s'agir d'aide à la toilette ou de la surveillance de la prise de médicaments.
Si le senior ou le jeune souhaite mettre fin au contrat avant la date prévue, il devra respecter un délai de préavis d'un mois.
Vous souhaitez vous lancer dans l'aventure de la cohabitation intergénérationnelle solidaire ? N'hésitez pas à solliciter l'une des nombreuses associations dédiées en consultant le site du réseau Cohabilis . Elles pourront vous accompagner dans votre projet, vous aider à rentrer en contact avec le locataire idéal, à mettre en place le contrat de cohabitation et si besoin jouer le rôle de médiateur tout au long de la cohabitation.
Bon à savoir : si vous êtes senior et locataire de votre logement, vous pouvez aussi profiter de la cohabitation intergénérationnelle solidaire. Même si votre bailleur ne peut s'y opposer, vous êtes tout de même tenu de l'en informer et vous devez respecter les conditions fixées par votre bail de location.