Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Présidentielle 2022 : sur sa réforme des retraites, Emmanuel Macron assure que "les 65 ans ne sont pas un dogme"
information fournie par Boursorama avec Media Services 12/04/2022 à 11:24

Lors d'un déplacement de campagne, Emmanuel Macron a été interpellé de nombreuses fois sur son projet, contesté par les oppositions.

Emmanuel Macron lors d'un déplacement de campagne à Carvin (Hauts-de-France), le 11 avril 2022. ( AFP / Ludovic MARIN )

Emmanuel Macron lors d'un déplacement de campagne à Carvin (Hauts-de-France), le 11 avril 2022. ( AFP / Ludovic MARIN )

Des concessions pour convaincre l'électorat populaire. Face aux critiques sur son projet d' âge de la retraite à 65 ans , qui ont marqué le lendemain du premier tour, lundi 12 avril, Emmanuel Macron a lancé un signal fort en se disant prêt à "bouger" sur ce totem de son programme. Un compromis inattendue à treize jours du second tour de la présidentielle.

En déplacement dans les Hauts-de-France, à Denain et Carvin, deux villes qui ont voté d'abord pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon , le président-candidat n'a cessé de se faire interpeller sur le sujet, susceptible de plomber sa campagne. Relancé de bain de foule en bain de foule par des habitants inquiets, il a fini par glisser, en début de soirée, qu'il était prêt à "bouger" s'il ressentait "trop d'angoisse" auprès des Français alors qu'il veut "rassembler".

Une réforme pour 2030

Lors d'une interview à BFMTV , dans un bistrot place Jean Jaurès à Carvin, il s'est dit ouvert à une réforme qui s'arrêterait avant 2030, l'échéance annoncée jusqu'ici pour porter progressivement l'âge de départ à 65 ans. Elle pourrait s'arrêter en 2027 et donc se limiter à un âge de départ à 64 ans, a-t-il expliqué. Avec une clause de revoyure à la fin de son éventuel second quinquennat. Charge à son successeur de gérer alors la suite.

Graphique montrant pour qui avaient voté au premier tour de l'élection présidentielle en 2017 les communes qui ont placé le 10 avril 2022 Emmanuel Macron et Marine Le Pen en tête ( AFP /  )

Graphique montrant pour qui avaient voté au premier tour de l'élection présidentielle en 2017 les communes qui ont placé le 10 avril 2022 Emmanuel Macron et Marine Le Pen en tête ( AFP / )

"On ne peut pas dire le dimanche soir 'je veux rassembler et quand on va écouter les gens dire je ne bouge pas'. Les 65 ans ne sont pas un dogme ", a-t-il souligné ensuite pendant un énième bain de foule. "J'ouvre la porte très clairement" à un âge de départ à 64 ans (contre 62 actuellement), a-t-il répondu sur BFMTV . "Peut-être que s'il y a trop de tensions, il faut s'arrêter en 2027, et ne pas préempter la suite", afin de "faire un consensus". Pour Emmanuel Macron, à qui tous les sondeurs promettent un deuxième tour serré face à Marine Le Pen, il s'agit de donner des gages aux électeurs des classes populaires , notamment ceux de Jean-Luc Mélenchon, dont il a besoin pour remporter l'élection du 24 avril.

Protestations des électeurs

Or, son projet de réforme, condamné par tous les syndicats , est conspué à la fois de la gauche, des Insoumis et du Rassemblement national dont la candidate, Marine Le Pen, défend le maintien de la retraite à 62 ans. S'il l'a inscrite à son programme, lui qui en 2017 était pourtant ouvertement opposé au recul de l'âge de la retraite, c'était initialement un geste envers l'aile droite de la macronie et les électeurs LR. Il ne risquait pas de heurter les électeurs retraités, le gros de ses troupes. Mais il doit maintenant séduire les jeunes et les actifs, qui ont plutôt voté pour ses adversaires.

Durant la journée lundi, Emmanuel Macron a constaté combien ce sujet risquait de phagocyter tous les autres durant la série de déplacements qu'il a prévue dans les jours qui viennent. Pédagogie, avertissements sur les déficits , assurance que ce sera "pas avant dix ans", citation de "la Bête humaine avec Jean Gabin" pour montrer que les cheminots n'ont plus besoin d'avantages... tous ses efforts se sont heurtés aux protestations de nombreux habitants.

"Il faudra un déambulateur pour travailler"

"On en est malade de votre réforme, il faudra un déambulateur pour travailler!", lui a lancé une électrice du RN. "Non il n'y a pas de déficits", a protesté un interlocuteur têtu. Une dame lui a même reproché, à tort, sa future "retraite de président", alors qu'Emmanuel Macron a fait supprimer cette prérogative en 2019. Lui a passé de longs moments à détailler un système "individualisé" , qui ressemble fort à la retraite à points qu'il avait essayé en vain de faire accepter en 2019. Son projet avait déclenché les plus longues grèves de transports depuis la guerre.

Emmanuel Macron s'était résigné à enterrer ce que la Macronie appelait la "mère des réformes" au moment de la pandémie début 2020. Après le froid jeté par l'annonce de ce projet lors de la présentation e son programme début mars, son équipe espérait qu'il suffirait de mieux expliquer. Au vu des réactions lundi, Emmanuel Macron a ouvert la porte à une adaptation.

48 commentaires

  • 17 avril 20:53

    Go Marine


Signaler le commentaire

Fermer