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A Nouméa, Macron fait un geste sur la réforme électorale et plaide pour l'apaisement
information fournie par Reuters 23/05/2024 à 18:06

Emmanuel Macron lors d'un discours en Nouvelle-Calédonie

Emmanuel Macron lors d'un discours en Nouvelle-Calédonie

Le président Emmanuel Macron a tenté jeudi d'apaiser les tensions en Nouvelle-Calédonie, en proie à d'importantes violences depuis plus d'une semaine en raison d'une réforme contestée sur le corps électoral.

Plaidant pour un retour "à l'ordre et au calme dans les meilleurs délais", le chef de l'Etat a assuré qu'il ne passerait pas en force sur cette réforme décriée par les indépendantistes.

"Je me suis engagé à ce que cette réforme ne passe pas en force aujourd'hui dans le contexte actuel. Et que nous nous donnions quelques semaines afin de permettre l'apaisement, la reprise du dialogue en vue d'un accord global", a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'issue d'une journée sur place où il a rencontré des élus locaux, acteurs économiques et jeunes calédoniens.

Le président avait auparavant prévu de réunir le Congrès au plus tard fin juin pour faire adopter un projet de réforme de la Constitution permettant d'intégrer le texte sur le corps électoral mais la poussée de violences, inédites en Nouvelle-Calédonie depuis 40 ans, a pris par surprise l'exécutif.

En contre-partie du délai accordé sur la réforme au Congrès, Emmanuel Macron a demandé à ce que tous les responsables appellent "explicitement" à la levée des barrages, s'adressant en particulier au FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), principal mouvement indépendantiste, et au CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) dont les membres sont accusés d'être en pointe dans les violences.

"Dès que les retraits seront effectifs et observés, l'état d'urgence sera levé", a indiqué le président, appelant à ce que le dialogue politique "reprenne immédiatement".

Le chef de l'Etat a indiqué qu'il ferait d'ici un mois un "point d'étape pour regarder en conscience les choses et prendre les décisions sur la suite institutionnelle à donner".

"Je considérerai évidemment le retour au calme mais également l'engagement sincère des parties à la reprise des négociations en vue d'un accord", a-t-il dit.

ACCORD GLOBAL

Le corps électoral en Nouvelle-Calédonie est resté figé depuis l'accord de Nouméa en 1998, qui a défini l'organisation politique de l'île afin de lui donner une plus grande autonomie.

L'accord prévoyait aussi la tenue de trois référendums d'autodétermination, qui ont été organisés respectivement en 2018, 2020 et 2021 et qui ont tous vu le "non" à l'indépendance l'emporter.

"Nous avons suivi un chemin qui avait été tracé, pour autant nous n'avons pas collectivement suffisamment pensé le jour d'après", a reconnu Emmanuel Macron.

"Force est de constater qu'il n'y a pas aujourd'hui de vision d'avenir commune. Force est de constater que le rééquilibrage n'a pas permis de réduire les inégalités économiques et sociales".

Le chef de l'Etat a souhaité que les négociations entre les parties prenantes calédoniennes aboutissent à un accord global intégrant plusieurs problématiques : le dégel du corps électoral, l'organisation des pouvoirs, la répartition des sièges, la citoyenneté, le nouveau contrat social, l'avenir économique, notamment autour du nickel, et la question du vote d'autodétermination, a-t-il énuméré.

Emmanuel Macron a dit souhaiter que cet accord soit soumis au vote des Calédoniens, sans préciser s'il s'agira d'un référendum.

"Ma volonté est que cet accord global soit celui qui intègre notre Constitution", a-t-il ajouté.

DOMMAGES "COLOSSAUX"

Les violences en Nouvelle-Calédonie ont fait six morts, dont deux gendarmes, et engendré d'importantes destructions, tandis que des barrages routiers limitent encore l'accès aux denrées alimentaires et aux médicaments.

Le gouvernement a déployé 3.000 forces de sécurité intérieure et mobilisé des membres du GIGN et du RAID pour assurer le retour à l'ordre.

"Notre objectif est de reprendre l'intégralité aujourd'hui des points qui sont encore dans le désordre et la violence", a dit Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat a évoqué des dommages "colossaux" dans le grand Nouméa et annoncé une aide d'urgence pour le monde économique.

Le président, qui est arrivé jeudi à l'aéroport de La Tontouta de Nouméa aux alentours de 8h30 (mercredi 23h30 heure de Paris), s'est rendu au Haut-Commissariat de la République puis au commissariat central de Nouméa où il s'est entretenu avec des membres des forces de l'ordre.

Accompagné des ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et des Armées Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron a ensuite rencontré un groupe de jeunes calédoniens avant de s'entretenir avec des élus non-indépendantistes et des figures du camp indépendantiste.

(Avec la contribution de Renju Jose et Kirsty Needham à Sydney, Bertrand Boucey, Dominique Vidalon, Michel Rose et Nicolas Delame à Paris ; version française Camille Raynaud, Kate Entringer et Blandine Hénault, édité par Kate Entringer)

6 commentaires

  • 23 mai 18:38

    Il y a beaucoup de débiles qui pensent que quelqu'un ferait mieux que Macron. Sans doute des assistés frustrés de leur propre incapacité. Prêts à tout abandonner à l'ennemi par pure faiblesse.
    On sait au moins quel camp ils auraient rallié en 40.


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