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Un responsable du Hamas tué près de Beyrouth, Israël pilonne Gaza
information fournie par Reuters 02/01/2024 à 23:53

    Le numéro deux du bureau politique du Hamas palestinien,
Saleh al-Arouri, a été tué mardi soir dans une attaque au drone
menée par Israël en périphérie de la capitale libanaise
Beyrouth, ont déclaré des sources sécuritaires libanaises et
palestiniennes, alors que l'armée israélienne a intensifié ses
bombardements dans le sud de la bande de Gaza.
    Le Hamas, via sa radio Al Aqsa, a confirmé que Saleh
al-Arouri a été tué dans une attaque au drone contre un bureau
du groupe palestinien au sud de Beyrouth, une région considérée
comme un bastion du Hezbollah - le mouvement chiite libanais est
aligné sur l'Iran, comme le Hamas, qu'il soutient depuis le
début du nouveau conflit à Gaza.
    Il s'agit du plus haut représentant du Hamas tué depuis
qu'Israël a promis d'éradiquer le groupe palestinien, qu'il
considère comme terroriste, en réponse à l'attaque du 7 octobre
dans des localités israéliennes.
        Cet assassinat alimente le risque d'une escalade
régionale du conflit entre Israël et le Hamas, alors que les
échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise entre Tsahal
et le Hezbollah sont quasi-quotidiens depuis début octobre et
d'une ampleur sans précédent depuis la guerre de 2006.
  
        Israël n'a ni confirmé ni infirmé être à l'origine de
l'assassinat de Saleh al-Arouri. Interrogé par des journalistes,
le porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que Tsahal
était focalisée sur son objectif d'"éliminer le Hamas" et était
préparée à "tout scénario" après la mort d'Al-Arouri.
  
        Un conseiller du Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu a déclaré dans un entretien à la chaîne de télévision
américaine MSNBC qu'Israël n'avait pas revendiqué l'attaque. Peu
importe le responsable, a ajouté Mark Regev, "il ne s'agit pas
d'une attaque contre l'Etat libanais" mais d'une "frappe
chirurgicale" contre la direction du Hamas.
  
        
  
        LE HAMAS DÉNONCE UNE NOUVELLE ESCALADE D'ISRAËL
  
    Saleh al-Arouri, 57 ans, partageait son temps entre le Liban
et le Qatar où, selon un représentant du Hamas, il était "au
coeur des négociations" chapeautées par le Qatar et l'Egypte
pour trouver une issue au conflit dans la bande de Gaza.
        Il était considéré aussi comme impliqué dans les
affaires militaires du Hamas pour avoir cofondé la branche armée
du groupe, les brigades Al Qassam, lesquelles ont planifié
l'attaque du 7 octobre. Israël l'a accusé d'avoir ordonné et
supervisé des attaques en Cisjordanie occupée.
    L'attaque au drone menée contre un immeuble de Daniyeh, au
sud de Beyrouth, a fait au total six morts, selon la presse
officielle libanaise. Deux sources sécuritaires ont déclaré que
l'attaque a été menée au cours d'une réunion de cadres du Hamas.
    Via la messagerie Telegram, la chaîne de télévision du Hamas
a indiqué que deux commandants des brigades Al Qassam ont aussi
été tués dans cette frappe.
    Le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, a
dénoncé un "nouveau crime israélien", qu'il a dit considérer
comme une nouvelle tentative de faire entrer le Liban en guerre.
Ses services ont indiqué qu'une plainte serait transmise au
Conseil de sécurité des Nations unies pour dénoncer, notamment,
une violation de la souveraineté du Liban.
    Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas basé à
l'étranger, a déclaré dans une allocution télévisée qu'il
s'agissait d'un "acte terroriste" et d'une nouvelle escalade
dans l'hostilité d'Israël contre les Palestiniens.
    Cette attaque survient à la veille d'un discours du chef du
Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui avait prévenu en novembre, lors
de sa première prise de parole publique depuis le début du
nouveau conflit, du risque d'une "vaste guerre" si Israël ne
mettait pas fin à ses bombardements.
        
  
        "DÉVELOPPEMENT DANGEREUX" DU CONFLIT
  
        Le Hezbollah, mouvement lourdement armé, a déclaré mardi
que l'assassinat de Saleh al-Arouri était un "développement
dangereux" du conflit et promis que l'attaque ne resterait pas
"sans réponse ou punition".
  
    D'après le Hezbollah et des sources sécuritaires, les
bombardements israéliens dans le sud du Liban en marge de
l'offensive à Gaza ont tué plus d'une centaine de combattants du
Hezbollah et une vingtaine de civils, parmi lesquels des
enfants, ainsi que des journalistes.
    Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que
l'assassinat de Saleh al-Arouri allait donner encore plus de
motivation à l'"axe de résistance" qui lutte contre Israël,
selon des propos rapportés par la presse officielle à Téhéran.
    En réponse à l'attaque du 7 octobre qui a fait 1.200 morts
et lors de laquelle environ 240 otages ont été emmenés à Gaza,
Israël a lancé une vaste offensive aérienne et terrestre dans
l'enclave palestinienne, avec l'objectif annoncé d'"éradiquer"
le Hamas et toute menace sécuritaire provenant du territoire.
    Selon le ministère gazaoui de la Santé, 207 personnes ont
été tuées dans la bande de Gaza au cours des vingt-quatre
dernières heures, portant à plus de 22.000 le nombre de
Palestiniens tués dans l'enclave depuis le 7 octobre - soit la
période la plus sanglante dans l'histoire du conflit
israélo-palestinien, vieux de plusieurs décennies.
    En Cisjordanie occupée, où l'Onu a déploré une
"détérioration rapide" des droits des Palestiniens et exhorté
les autorités israéliennes à mettre fin aux violences, des
centaines de personnes se sont rassemblées mardi soir à Ramallah
pour réclamer vengeance après la mort de Saleh al-Arouri.
        
  
        "EFFORTS INTENSES" DANS LE SUD DE GAZA
  
    Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a intensifié ses
opérations autour de Khan Younès, principale ville du sud de
l'enclave, afin de retrouver des commandants du Hamas qui se
seraient réfugiés dans des tunnels, a déclaré le ministre
israélien de la Défense.
    "Nous les atteignons par tous les moyens", a dit Yoav
Gallant à des soldats israéliens à Gaza, selon des images
diffusées par la télévision publique. "Il y a aussi des otages
ici, malheureusement", a-t-il ajouté, promettant des "efforts
intenses au coeur de Khan Younès".
    Israël dit penser que 129 otages sont toujours détenus dans
la bande de Gaza, après qu'une partie des personnes enlevées le
7 octobre ont été libérées dans le cadre d'une trêve d'une
semaine, fin novembre, tandis que d'autres ont été tuées dans
des frappes aériennes ou des tentatives de secours avortées.
    Peu avant l'annonce de l'assassinat de Saleh al-Arouri,
Ismaïl Haniyeh a indiqué avoir transmis ses réponses à la
proposition de cessez-le-feu présentée par le Qatar et l'Egypte.
    Le chef du bureau politique du Hamas a rappelé que le groupe
voulait l'"arrêt complet" de l'offensive israélienne à Gaza
comme condition pour libérer des otages supplémentaires.
    De son côté, Israël répète qu'il ne stoppera pas son
offensive tant qu'il n'aura pas éradiqué le Hamas et obtenu la
libération de tous les otages détenus dans la bande de Gaza.
    
    "INCENDIAIRES ET IRRESPONSABLES"
    Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, l'ont appelé à la
retenue dans ses opérations militaires qui ont ravagé des
quartiers entiers de la bande de Gaza, déplacé une grande partie
des 2,3 millions d'habitants de l'enclave et provoqué une
situation humanitaire catastrophique.
    Le département d'Etat américain a dénoncé mardi des
commentaires "incendiaires et irresponsables" du ministre
israélien des Finances, Bezalel Smotrich, qui a appelé dimanche
les habitants de Gaza à quitter l'enclave pour faire place nette
aux Israéliens qui sont à même de "faire fleurir le désert". 
        De tels propos alimentent chez certains les craintes
d'une nouvelle "Nakba" ("catastrophe"), comme en 1948, lorsque
les Palestiniens ont été expulsés ou contraints de fuir leurs
habitations durant la guerre ayant débouché sur la création de
l'Etat d'Israël.
  
        A Paris, l'Elysée a fait savoir qu'Emmanuel Macron s'est
entretenu par téléphone avec le ministre israélien Benny Gantz
auquel il a déclaré que les commentaires sur un déplacement
forcé des Gazaouis n'étaient "pas acceptables".
  
        De tels commentaires "contredisent la solution des deux
États qui constitue la seule solution viable d'un retour à la
paix et à la sécurité pour tous", a-t-il ajouté, selon les
propos rapportés par la présidence française.
  
        Emmanuel Macron a souligné aussi qu'il était essentiel
d'éviter "toute attitude escalatoire, notamment au Liban", a
indiqué l'Elysée, sans préciser si cet entretien s'est déroulé
avant ou après l'annonce de l'assassinat de Saleh al-Arouri.
  
    Israël a indiqué qu'il prévoyait de retirer une partie des
soldats déployés à Gaza, laissant entrevoir une nouvelle phase
du conflit, mais des représentants ont aussi prévenu que son
offensive dans l'enclave durerait encore de nombreux mois. Un
flou demeure sur les projets d'Israël après la guerre.

 (Reportage Laila Bassam à Beyrouth, Nidal al-Mughrabi au Caire,
Arafat Barbakh à Gaza, Maayan Lubell et Dan Williams à
Jérusalem; rédigé par Jean Terzian)

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